Créée en 2002, la Fonderie Darling fête ses 10 ans demain. Mais Caroline Andrieux, fondatrice et directrice artistique de ce centre des arts visuels contemporains, pense déjà aux 20 ans!

«En 1997, à l'occasion de Panique au faubourg, on avait demandé aux artistes de créer dans les bâtiments à l'abandon du Faubourg aux Récollets et Claude Lévesque avait présenté une oeuvre au Darling, alors une fonderie abandonnée», rappelle Caroline Andrieux, jointe à Kassel, en Allemagne.

Par la suite, Mme Andrieux a convaincu la Ville, propriétaire du bâtiment, de signer un bail emphytéotique jusqu'en 2017 pour la Fonderie.

«On a demandé à Québec de nous aider et d'acheter le bâtiment pour 420 000$, mais ça ne débloque pas pour l'instant», souligne Caroline Andrieux. Cela dit, en 2003, Québec et Ottawa ont permis à son organisme d'acheter un bâtiment contigu, où la Fonderie a créé neuf ateliers d'artistes montréalais et trois résidences d'artistes.

La Fonderie, dont la notoriété va de l'Inde à l'Australie en passant par la France, accueille des artistes du monde entier. Les Mathieu Beauséjour, Valérie Blass, Mark Lewis ou Michael A. Robinson sont passés par Darling. L'an dernier, la Fonderie a reçu 310 demandes d'artistes venant de partout (même du Yémen) pour occuper... une seule place en résidence.

Plein de projets

Aujourd'hui, Caroline Andrieux a des projets pour les 10 prochaines années: elle veut fermer la rue Ottawa (où se trouve la Fonderie) pour ouvrir un espace citoyen, préserver l'âme du quartier et surtout augmenter le nombre d'ateliers d'artistes. «On va créer un quatrième espace de résidence en août», dit-elle.

Des artistes que la Fonderie a soutenus, comme Adad Hannah et Isabelle Hayeur, ont offert des oeuvres pour une vente-bénéfice qui aura lieu demain.

«Mon plus grand souhait serait que tous nos ateliers d'artistes soient parrainés, d'ici 10 ans, pour qu'on soit une petite Villa Médicis de Montréal, laisse tomber Caroline Andrieux. Il faut que Montréal demeure la ville des artistes au Canada.»