Devenue photographe professionnelle à 53 ans, Cynthia Copper-Benjamin a parcouru le monde. Elle expose jusqu'au 17 mars, à la galerie La cité du voyageur, La femme du désert, une sélection de ses photographies prises lors de voyages qu'elle a faits au Sahara occidental, notamment à Tombouctou, au Mali, depuis l'an 2000.

Il s'agit de la deuxième exposition sur Tombouctou de la documentariste originaire de la Colombie-Britannique, après celles présentées au printemps 2010 au Monument-National à Paris au courant de la même année, et en 2009 au Centre de commerce mondial de Montréal.

L'exposition est cette fois présentée à La cité du voyageur, un espace dédié aux cultures du monde créé par Les Inédits, une entreprise qui combine agence de voyages, exposition et vente d'oeuvres et d'objets d'art.

L'exposition La femme du désert est consacrée aux Touaregs et à la population de Tombouctou, qui fut jadis un carrefour commercial sur la route des caravanes.

Cynthia Copper-Benjamin, qui vit à Montréal depuis 13 ans, présente des photographies de type orientaliste. Les chameaux qui charrient les plaques de sel, le marchand touareg qui vend tout ce qui est nécessaire pour traverser le désert, les murs en pisé de la mosquée Djingarey-Ber de Tombouctou.

Elle a photographié les plaques de sel que commercialise la cité malienne. Une de ses photos est un portrait saisissant d'un travailleur du sel, éreinté après sa journée de travail. Une autre est née de sa rencontre d'une petite fille qui, étonnée par la présence de cette Blanche arrivée au village, tient timidement ses oranges contre son cou.

Sa photo d'une femme touareg - qui a donné son titre à l'exposition - la montre allongée sur le sable d'une dune, vêtue de la tête aux pieds d'un tissu sombre et épais.

«Elle avait une sorte d'immense robe indigo, d'une grande simplicité, dit Mme Copper-Benjamin. Avec ma fille, nous avons eu la chance de passer une nuit avec les Touaregs. Nous avons dormi près de cette jeune femme d'environ 24 ans tandis que les hommes s'étaient écartés. Elle nous a préparé un repas. Nous communiquions avec des regards, des gestes et des sourires.»

Le matin, la jeune femme a accepté d'être prise en photo, une première pour elle. Les photos de Cynthia Copper-Benjamin ont ce naturel propre aux reportages construits avec doigté, quand on sort la lentille bien après avoir rencontré les gens, pour donner plus que pour prendre. Avec le tact d'un Gabor Szilasi.

La photographe est la veuve de Gerald Benjamin, archéologue, photographe, collectionneur d'art et grand voyageur décédé en 2009. Elle prépare actuellement un livre de photographies sur son voyage au Mali.

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La femme du désert à La cité du voyageur jusqu'au 17 mars. 2170, rue Crescent, Montréal.