La cohabitation avec les populations marginalisées dans l'espace public montréalais demeure difficile.

C'est du moins ce que soutient le Groupe d'intervention alternative par les pairs (GIAP), qui organise pour la 14ième année consécutive le Festival d'expression de la rue, qui se tiendra lundi et mardi à Montréal.

L'événement vise à créer une plate-forme d'expression avec et pour les jeunes et moins jeunes qui fréquentent les organismes leur venant en aide dans le centre-ville de la métropole.

L'une des organisatrices, Catherine Lessard, explique que ces personnes marginalisées pourront, durant toute la durée du festival, s'exprimer dans un espace public loué pour l'occasion. Elles livreront leur message sous diverses formes artistiques, notamment par la chanson, le cirque ou la peinture.

Les commerçants, les résidents et les passants sont invités à prendre part à l'événement, qui se veut aussi un espace de rencontre entre les membres du public et les personnes vivant dans la rue. Selon Mme Lessard, il y a une méconnaissance entre ces deux groupes qui contribue à nourrir les préjugés de part et d'autre.

Catherine Lessard estime également qu'il y a beaucoup d'intolérance liée à l'occupation de l'espace public, notamment par des groupes de jeunes. Ceux-ci, dit-elle, se sont tous retrouvés sans logis pour des raisons différentes et n'ont pas d'autre choix que de se servir des rues et des parcs dans leur quotidien.

Elle dénonce au passage l'acharnement des policiers envers cette population, puisque selon elle, les règlements -comme l'interdiction pour un piéton de traverser une intersection à un feu rouge- sont plus souvent qu'autrement appliqués envers ces personnes marginalisées.

Le festival aura lieu à la Place Pasteur de l'UQAM, qui est située sur la rue Saint-Denis, entre Sainte-Catherine et de Maisonneuve.