Un groupe de défense des droits de l'Homme a accusé le célèbre musée de l'Acropole à Athènes d'avoir censuré une vidéo montrant les premiers chrétiens saccageant le temple du Parthénon en raison de plaintes présumées de l'église orthodoxe grecque.

La section grecque du Comité Helsinki pour les droits de l'Homme a annoncé avoir entamé des poursuites en justice contre le musée, demandant que la vidéo du réalisateur français Costa-Gavras soit rétablie dans son intégralité.

La section grecque affirme que le musée a coupé un passage de 12 secondes d'un film d'animation de Costa-Gavras montrant des personnages en robe arrachant des sculptures au temple du Parthénon à Athènes, une allusion à la transformation de l'ancien temple en basilique lorsque le christianisme s'est imposé au paganisme en Grèce après le IVe siècle.

Costa-Gavras, ancien président de la Cinémathèque française, a rendu l'église orthodoxe responsable de cette coupure.

«Je pense qu'il est triste et inacceptable qu'en Grèce, un membre de l'Union européenne, l'État s'incline devant les pressions de l'église» a déclaré le réalisateur d'origine grecque.

«L'église a longtemps nié la réalité pour protéger son dogme. Je pensais que la Grèce s'était débarrassée de ce genre de mesquineries», a-t-il ajouté.

Cet épisode est moins connu en Grèce que d'autres mésaventures du Parthénon en 2500 ans d'histoire.

Le temple de marbre a été sérieusement endommagé lors du siège de la ville par Venise en 1687 et un grand nombre des sculptures ont été emportées à Londres au début du XIXe siècle sur ordre du diplomate britannique Lord Elgin.

Le Musée de l'Acropole a démenti avoir censuré Costa-Gavras soulignant que le fragment avait été retiré «pour éviter les malentendus», étant donné que les circonstances de la transformation du Parthénon en église ne sont pas totalement connues.

L'action en justice intentée par la section grecque du Comité Helsinki doit venir devant les tribunaux en décembre.