Oeuvres de faussaires ou erreurs d'authentification, la National Gallery de Londres a concocté pour juin 2010 une exposition rassemblant les intrus de sa collection. Elle montrera également quelques trésors découverts à la faveur d'opérations de conservation.

«J'aurais aimé que nous ayons davantage de faux», a déclaré Nicolas Penny, directeur de la National Gallery, en dévoilant le programme des expositions du musée pour l'an prochain. «Vous devenez bon pour les identifier si vous savez ce que vous devez repérer», a-t-il ajouté.«Il est vraiment naïf de penser que détenir des faux est quelque chose dont on devrait avoir honte», a poursuivi M. Penny.

L'exposition Examen rapproché: faux, erreurs et découvertes se déroulera du 30 juin au 15 septembre 2010, et mettra l'accent sur les progrès technologiques qui ont permis de dévoiler les secrets de ces oeuvres.

C'est notamment le cas d'un tableau acquis en 1925 avec une datation du XVe siècle qui a été finalement démasqué comme un faux produit au XXe siècle.

Au fil de son histoire, le musée a également acheté des oeuvres attribuées par erreur à des maîtres.

En 1845, la National Gallery acquiert «A man with a skull» attribué au peintre allemand Hans Holbein le Jeune alors que des doutes planent déjà sur son authenticité au point d'entraîner la démission du directeur du musée. Les techniques modernes ont révélé que le bois sur lequel le tableau a été peint date d'après la mort du peintre.

Mais le musée n'a pas joué que de malchance. Certains trésors ont été mis au jour grâce à des travaux d'entretiens ou lors d'études approfondies de toiles appartenant à des tiers.

Le tableau La Madone aux oeillets de Raphael était considéré comme une copie jusqu'en 1992 lorsque M. Penny l'a authentifié comme une oeuvre du maître italien. Alors propriété du duc de Northumberland, la National Gallery l'a acheté en 2004 pour 22 millions de livres.

Selon M. Penny, très peu de faux ont été réalisés avec l'intention expresse de tromper mais de nombreuses copies de tableaux importants ont été effectuées puis présentées par la suite comme des originaux par des marchands.