Un juge américain a rejeté l'idée de tenir un nouveau procès ou une nouvelle audience sur la peine de l'humoriste Bill Cosby, une décision vigoureusement critiquée par sa femme, Camille, qui a accusé le juge de partialité à l'égard de son mari.

La décision du juge, le même qui a présidé le procès de M. Cosby, a poussé les avocats du comédien à interjeter appel devant la Cour supérieure de l'État, pour tenter d'annuler sa condamnation pour agression sexuelle.

Bill Cosby purge actuellement une peine de trois à dix ans d'emprisonnement après avoir été déclaré coupable par un jury, plus tôt cette année, d'avoir drogué et agressé une femme en 2004. La défense réclame que l'acteur malvoyant, âgé de 81 ans, soit libéré sous caution en attendant son appel.

L'ancien comédien est détenu dans une cellule individuelle, près de l'infirmerie d'un pénitencier d'État, en banlieue de Philadelphie. Il a accès à une salle de séjour, où il peut regarder la télévision ou prendre ses repas, a déclaré une porte-parole des autorités carcérales.

Pour le moment, il est la seule personne à utiliser cette salle de séjour, a précisé la porte-parole Amy Worden. Plusieurs détenus sont responsables de l'aider dans le cadre de leur travail en prison, a-t-elle ajouté. Le célèbre détenu a également reçu plusieurs visiteurs.

Camille Cosby a continué de lancer des attaques virulentes contre le juge Steven O'Neill, du comté de Montgomery, comme elle le fait depuis la fin du premier procès, qui s'était terminé dans l'impasse en juin 2017. Dans sa dernière missive de mardi, elle a de nouveau affirmé que le juge aurait dû se retirer de l'affaire parce que sa femme avait défendu des victimes d'agression sexuelle.

Le juge O'Neill avait déjà examiné cet argument et avait statué que le travail de son épouse n'avait aucune incidence sur ses décisions judiciaires.

Querelle avec l'ancien procureur

La défense a également réitéré ses critiques contre le juge pour ce qu'elle qualifie de querelle avec un témoin clé du procès, l'ancien procureur du comté Bruce Castor.

M. Castor avait refusé d'arrêter Bill Cosby lorsque la plaignante s'était manifestée pour la première fois, en 2005, et avait promis à l'acteur qu'il ne serait jamais inculpé. Lorsque son successeur a porté des accusations contre Bill Cosby, le juge O'Neill avait déterminé que toute promesse verbale faite par M. Castor n'était pas juridiquement contraignante. Dans une déclaration sous serment jointe à l'appel de mardi, M. Castor a dit croire que la décision de M. O'Neill avait été influencée par la querelle qui les oppose depuis longtemps.

« M. Cosby avait le droit de voir sa requête examinée et déterminée par un juge qui pouvait prendre une décision sans parti pris, ni même sans l'impression d'un parti pris », ont plaidé ses nouveaux avocats.

Les avocats ont également contesté la décision du juge O'Neill de laisser cinq autres plaignantes témoigner pendant le procès, de permettre au jury d'entendre des extraits de la déposition préjudiciable pour M. Cosby et de déclarer leur client comme un prédateur sexuel violent qui constitue une menace pour la communauté.