La télé et le cinéma l'accaparent depuis trois ou quatre ans (Destinées, ApparencesNouvelle adresse au petit écran; Gabrielle, Sarah préfère la course, Lac Mystère au grand). La dernière fois qu'on l'a vu sur scène, c'était chez Duceppe en 2012, dans la pièce Du bon monde où il partageait la vedette avec son amie Josée Deschênes. Quand Hugo Bélanger l'a contacté pour jouer Phileas Fogg dans Le tour du monde en 80 jours (au TNM dès le 28 avril), Benoît Gouin a eu envie de plonger.

Le comédien, qui a lu les romans de Jules Verne durant son adolescence, a toujours eu des affinités avec l'auteur de Vingt mille lieues sous les mers. Benoît Gouin, qui a d'ailleurs étudié trois ans en médecine, a toujours eu un faible pour les sciences. Même s'il a fait le saut dans le monde des arts, il a conservé cet esprit rationnel.

«Je m'ennuie parfois des sciences exactes, avoue-t-il. Il y a des choses qui sont déterminées par équation, qui suivent un raisonnement logique, ce qui n'est pas le cas de l'art, qui est impalpable. C'est fascinant, mais c'est vrai que j'aime la rigueur et la précision!»

Rigueur et précision, c'est exactement ce qu'il apprécie chez Jules Verne, l'un des premiers auteurs de science-fiction.

«Il a eu un impact énorme sur moi, nous dit Benoît Gouin. Il m'a carrément fait aimer les sciences. Ce qui est formidable, c'est que ses fictions sont toujours basées sur des faits véridiques. Il faisait énormément de recherches, il était près des gens, il notait tout.»

Cette rigueur et cette précision, il les a bien sûr trouvées dans le personnage de Phileas Fogg, convaincu de pouvoir faire le tour du monde en 80 jours. «Il ne jure que par le temps qui doit être apprivoisé. Pour lui, les imprévus n'existent pas, il peut toujours pallier ça comme dans une partie d'échecs, en voyant les coups venir.»

Avec le metteur en scène Hugo Bélanger, qui a adapté le roman de Jules Verne pour la scène, Benoît Gouin a également retrouvé cet esprit de rigueur et précision. «J'ai vu ses spectacles

[La princesse Turandot, Münchhausen] et ils sont tous d'une rigueur incroyable. C'est de l'horlogerie.»

Cinéma : La passion d'Augustine

«C'est mon dernier coup de coeur au cinéma. J'ai beaucoup aimé le film de Léa Pool, Céline Bonnier y est magnifique, mais j'avoue avoir été renversé par la performance de la jeune pianiste Lysandre Ménard. Elle est tellement télégénique et cinégénique. On est avec elle du début à la fin.

Pour moi, c'est une découverte.»

Musique : Sally Folk

«Je l'ai découverte récemment à la télé. Je trouvais qu'elle avait un beau timbre de voix, puis j'ai écouté son premier album et je l'ai trouvé extraordinaire. Elle est aussi très théâtrale avec son personnage des sixties. C'est une musique extrêmement effervescente, ça fait du bien, même si elle raconte des histoires de relations un peu complexes.»

Livre : Le royaume, d'Emmanuel Carrère

«J'ai commencé à lire ce livre à la suite d'une discussion avec des amis sur les croyances religieuses. Carrère enquête sur sa propre foi en s'interrogeant sur les origines du christianisme à travers les écrits de Luc et de Paul. C'est une démarche très intime. Ce que je trouve intéressant, c'est qu'il n'essaie pas de faire le procès de la religion; il enquête sans prétendre détenir la vérité.»

Série : Game of Thrones

«J'adore les séries: House of Cards, Mad Men, The Killing, Broadchurch... Mais là, je viens de commencer la deuxième saison de Game of Thrones et j'adore le côté fantastique de cette série. Il y a tellement de revirements: aussitôt qu'on s'attache aux personnages, ils disparaissent. Les acteurs sont aussi vraiment très, très bons.»

Documentaire : Babies

«C'est un documentaire de Thomas Balmes, qui est sorti en 2010. Il a suivi quatre bébés de quatre pays durant leur première année de vie: en Namibie, en Mongolie, au Japon et aux États-Unis. La photo est magnifique; on se laisse porter par ces images d'enfants qui grandissent chacun différemment, en fonction de leur caractère et de leur environnement. Quelque chose de magnifique émerge de ce souffle de vie.»