L'artiste québécoise Jovette Marchessault, écrivaine, sculpteure, peintre et féministe, est décédée lundi à l'âge de 74 ans, a appris Radio-Canada, citant sa famille.

Née à Montréal en février 1938, Jovette Marchessault, encore adolescente, travaille déjà dans le textile, où elle côtoie des femmes modestes de tous les horizons.

Après une traversée «initiatique» des Amériques amorcée à la fin des années 1950, elle se consacre à la création artistique, d'abord en arts visuels. Dans les années 1970, elle présente ses fresques, masques et «personnages telluriques» lors de plus d'une trentaine d'expositions en solo au Québec, à Toronto, à New York, à Paris et à Bruxelles.

Pendant cette période, elle ajoute la plume à sa palette. En 1975, elle publie le premier volet d'une trilogie romanesque, Comme une enfant de la terre. Ce premier volet, Le Crachat solaire, lui vaudra le prix France-Québec en 1976.

La voix de Jovette Marchessault occupera aussi ensuite la scène des théâtres, grâce notamment à l'actrice et metteure en scène Pol Pelletier, qui monte en 1979 Les Vaches de nuit, au Théâtre expérimental des femmes, ancêtre de l'actuel Espace GO. Pol Pelletier a d'ailleurs repris en 2008, dans son spectacle Une contrée sauvage appelée Courage, son monologue La Pérégrin chérubinique, spectacle qu'on a revu en 2012 lors du Festival Trans-Amérique à Montréal.

Mme Marchessault sera ensuite souvent jouée au théâtre: La Saga des poules mouillées (1981), La Terre est trop courte, Violette Leduc (1981), Anaïs dans la queue de la comète (1985), et Le Voyage magnifique d'Emily Carr, qui lui valut en 1992 le prix du Gouverneur général dans la catégorie théâtre.

Elle a aussi écrit Le Lion de Bangor (1993) et Madame Blavatsky, spirite (1998).

Jovette Marchessault a aussi été chargée de cours en théâtre à l'UQAM, et a collaboré à plusieurs publications, notamment au quotidien Le Devoir, aux magazines La Vie en rose et Châtelaine, et à la revue La Nouvelle Barre du jour.