La panoplie d'activités culturelles gratuites offertes aux Montréalais ne nuit en rien à la consommation d'expositions ou de spectacles payants présentés toute l'année.

Au contraire, le fait d'avoir l'occasion de découvrir, sans débourser un sou, les coulisses des ateliers d'artistes peut créer une habitude qui incitera les gens à déambuler davantage par la suite dans les musées ou à fréquenter l'opéra, soutiennent les organisateurs des Journées de la culture. Un point de vue que partage la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, présente au lancement.

Rappelons que, à la lumière des résultats d'une étude réalisée en mai par le Conseil canadien de l'apprentissage (CCA) et publiée dans les pages du magazine Maclean's, Montréal faisait piètre figure en se classant avant-dernière au pays en ce qui concerne la consommation culturelle de ses habitants. Ainsi, la métropole occupait le 17e rang sur un total de 18, tout juste devant le Cap-Breton.

Pour réaliser son classement, dont La Presse avait fait état dans ses pages, le CCA avait tenu compte de la consommation culturelle des habitants des différentes villes dans les domaines des livres et des arts de la scène, ainsi que dans la fréquentation des musées.

La contre-performance de la métropole s'expliquerait-elle par le fait que l'étude ne prenait pas en considération le taux de participation aux activités gratuites? Est-ce que cette abondance de manifestations culturelles gratuites offertes à Montréal engendrerait une diminution du public présent aux performances payantes?

«Que ça nuise? Non», a assuré hier sans détour la ministre St-Pierre, à l'issue de la conférence de presse visant à donner le coup d'envoi des Journées de la culture qui se tiendront partout au Québec du 24 au 26 septembre. «Je crois que ça crée de nouveaux publics. Il faut amener les jeunes à être des consommateurs de culture et je pense que ça aide.»

Selon Yves Dupré, président du conseil d'administration de Culture pour tous, un organisme voué à la démocratisation des arts, les Journées de la culture contribuent à créer des habitudes de consommation en incitant les gens à fréquenter davantage les salles de spectacle et les musées.

«Prenez par exemple les grands festivals à Montréal, où il y a beaucoup de spectacles gratuits, dit-il. Ça ne vide pas les salles qui offrent une programmation au même moment. Au contraire, ça amène des gens à connaître le jazz et l'année suivante, ils vont acheter des billets. La même chose est vraie pour le théâtre, pour la danse.»