Une exposition de 250 peintures et objets quotidiens de l'époque de la révolution culturelle chinoise ouvre ses portes vendredi à New York, et évoque l'influence de cette période mouvementée sur l'art contemporain chinois.

«De nombreux artistes contemporains m'ont dit: 'si vous voulez comprendre mon travail, vous devez retourner à la révolution culturelle'», raconte Melissa Chiu, directrice du musée de l'Asia Society, l'institution américaine organisatrice.

Les pièces sorties de Chine spécialement pour l'exposition - environ 200, prêtées par des collectionneurs privés - n'avaient jamais été exposées.

Cent autres auraient dû faire le voyage de New York, mais le gouvernement chinois a finalement retiré son accord à la fin 2007. «Il y a eu une directive verbale pour empêcher la promotion de la révolution culturelle, surtout l'année des Jeux olympiques», explique Mme Chiu.

De grandes peintures à l'huile des années 1960 et 1970 du président Mao Zedong, saluant tour à tour paysans, ouvriers et soldats, alternent avec des posters et des badges, briquets ou statuettes portant tous le visage souriant du leader chinois.

La célèbre affiche Mao va à Anyuan dépeint ainsi un Mao mince et d'une vingtaine d'années, en route pour la ville minière d'Anyuan. Selon Zheng Shengtian, co-conservateur, Jiang Qing, l'épouse de Mao, a popularisé cette image de Mao, jusqu'à la faire reproduire «un milliard de fois» dans des journaux, magazines et affiches.

Enfin, des artistes contemporains, tels Xu Bing et Chen Danqing, nés dans les années 1950, participent à l'exposition. Un collectif d'artistes pékinois baptisé Le Projet de la Longue Marche retrace quant à lui – métaphoriquement - la retraite des Communistes chinois dans les années 1930.