La disparition du Monde de Charlotte a laissé un vide dans la grille familiale de début de soirée de Radio-Canada. Quatre ans après le départ des ondes de l'émission, une nouvelle série mettant en scène une joyeuse famille de trois enfants prend l'antenne, le lundi 8 septembre, à 19 h 30. Baptisé Les Parent, elle met en scène un couple uni depuis longtemps (formé d'Anne Dorval et Daniel Brière) et ses fils de 14, 12 et 8 ans (Joey Scarpellino, Raphaël Grenier-Benoît et Louis-Philippe Beauchamp).

Composée de scènes de la vie quotidienne (racontées dans des vignettes de 30 secondes à 3 minutes signées Jacques Davidts, réalisées par Louis Choquette et Pierre Théorêt), Les Parent fait davantage dans l'humour que dans la morale. Un peu comme Un gars, une fille, auquel Davidts a légèrement collaboré comme auteur. «Ces formats courts me viennent de mon bagage en publicité, explique-t-il. La pub télé de 30 secondes est quelque chose que je maîtrise bien. Et il y a des moments dans un récit qui ne nécessitent pas de développement.»

Farcis de répliques aussi charmantes que surprenantes pour une série familiale, les deux épisodes montrés en visionnement de presse, hier matin, laisse entrevoir une belle saison (de 20 épisodes). Sans grands rebondissements, mais composée de scènes amusantes de la vie en famille passée souvent dans la cuisine ou devant la télé.

Il y a l'ado de 14 ans qui préfère manger ses céréales en versant directement le lait dans sa bouche. Le plus jeune qui préfère mourir plutôt que d'ouvrir un livre. La mère qui préfère sacrifier une soirée en amoureux au cinéma plutôt que de laisser la marmaille à une aguichante gardienne adolescente.

«Il y a un petit côté pas politically correct dans l'écriture de cette série, un côté croustillant qui m'a séduite, note Louise Lantagne, directrice générale de la télévision de Radio-Canada. Je pense au père qui met de la bière dans la limonade de son fils pour l'endormir, par exemple. Comme dans La galère, on y retrouve des parents imparfaits, mais qui aiment leurs enfants. Ça amène un humour original.»

Jacques Davidts, père de trois garçons, a puisé son inspiration dans son cocon familial. D'où le côté terre-à-terre des scènes exposées. «Avant de lire les textes, je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient à ce point justes, fins et sensibles, dit le comédien Daniel Brière. Souvent les drames reposent sur de grands conflits et des clichés. Pas dans Les Parent, où il n'y a ni mort ni accident. Ça ressemble beaucoup à la vie de tous les jours.»

«Dans Les Parent, on présente un couple contemporain, qui travaille, avec un réseau distinct d'amis, disait Anne Dorval à La Presse, la semaine dernière. C'est important de montrer ça aussi à la télé, pas seulement des mères désabusées en instance de divorce. Les Parent ne véhicule pas une image lourde de gens cernés qui se traînent à terre. Plutôt celle de gens très dynamiques et qui s'aiment avant tout.»

Autre similitude avec Un gars, une fille, s'il faut en trouver: des pays francophones seraient intéressés à acheter et adapter le concept. «C'est inhabituel pour une émission qui n'est pas encore en ondes», note André Provencher, producteur de La Presse Télé.

Les Parent est produite au coût de 200 000 $ la demi-heure. L'émission sera diffusée dans la case autrefois occupée par Rumeurs, le lundi, tout de suite après Virginie. «On voulait une autre émission rassembleuse comme Rumeurs à cette heure», dit Francine Allaire, responsable des dramatiques de Radio-Canada.

Aujourd'hui même, Jacques Davidts commence à écrire la deuxième saison des Parent. «Il y a un intérêt certain pour que l'émission se poursuive.»

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Les Parent, à Radio-Canada, dès lundi prochain, à 19 h 30.