Le premier ministre russe Vladimir Poutine a qualifié lundi la disparition de l'écrivain et figure de la dissidence soviétique Alexandre Soljenitsyne de «grande perte pour toute la Russie».

«La mort d'Alexandre Soljenitsyne est une grande perte pour toute la Russie. Nous sommes fiers de l'avoir eu comme compatriote et contemporain», a déclaré M. Poutine dans un communiqué.

«Nous nous souviendrons de lui comme d'une personnalité forte, courageuse, d'une grande dignité», a ajouté le premier ministre et ex-président russe (2000-2008), en adressant un télégramme de condoléances à la famille de l'écrivain.

«Son engagement littéraire et civique, sa longue et épineuse destinée resteront pour nous un exemple d'authentique abnégation, au service des gens, de la Patrie, des idéaux de liberté, de justice, d'humanisme», a-t-il poursuivi.

M. Poutine a réagi le premier, avant le président Dmitri Medvedev, au décès de l'écrivain, à qui il avait déjà rendu personnellement hommage en 2007. Le chef de l'État a «adressé ses condoléances» à la famille, s'est, pour sa part, borné à annoncer lundi matin le service de presse du Kremlin, sans plus de commentaires.

Depuis son retour sur sa terre natale en 1994 après 20 ans d'exil en Occident, Alexandre Soljenitsyne critiquait l'évolution de la Russie, appelant à un retour aux valeurs morales traditionnelles. Il avait toutefois salué le rôle de M. Poutine, qu'il avait reçu chez lui en 2007, dans la «reconstruction» du pays après le chaos des années 90.

«Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction (...) petit à petit, lentement. Ces efforts n'ont pas été remarqués et appréciés tout de suite», déclarait-il en avril dans une contribution collective consacrée au président.