Dans un immeuble décrépit du centre-ville de Chicoutimi, cinq musiciens et un chien se retrouvent tous les mercredis soirs pour vivre leur passion du bluegrass, répéter de vieux succès et en composer de nouveaux dans ce style originaire du Kentucky, aux accents irlandais écossais et anglais, de banjo, de mandoline, de guitare et de contrebasse. Ils se donnent maintenant l'agréable mission de faire connaître ce genre musical aux gens de la région.

Le nom amusant du groupe, Tom Franquette, est le parfait exemple de l'atmosphère bon enfant qui règne au sein de la formation qui a vu le jour au fil de rencontres fortuites. Il rassemble le prénom du chien du banjoïste Murray Earl Tuck, Tom, à l'ambiance de "bonne franquette" qui caractérise le groupe.

"Nous avons eu un contrat et il fallait rapidement trouver un nom. Nous avons utilisé une photographie de Tom et nous l'avons pris comme base pour notre affiche", raconte en riant Alain Tremblay, qui joue de l'harmonica, de la guimbarde et de la cuiller.

"Tom Franquette" compte également dans ses rangs François Gaudreault à la contrebasse, Simon Labrecque à la voix et à la guitare et Martin Morency à la voix et à la mandoline. C'est d'ailleurs ce dernier qui a initié les rencontres pour créer un univers dédié au bluegrass.

"Quand j'étais à Montréal, je faisais partie d'une formation de bluegrass et à mon retour ici, j'ai voulu recréer quelque chose. J'ai fait la rencontre de Murray, qui commençait le banjo, l'instrument qui constitue la référence dans ce genre. Nous avons commencé des séances de "jam" chez Murray il y a deux ans et c'est comme ça que notre Bluegrass Society est devenue Tom Franquette", raconte Martin.

Ils viennent de milieux très différents et d'inspirations variées. Martin et François ont fait des études musicales, alors que les autres ont appris par eux-mêmes. Peu importe: ils partagent tous l'amour de ce style, qui, estiment-ils, gagnerait à être connu.

"Quand on monte sur scène, les gens découvrent que le bluegrass inspire la fête, que c'est entraînant. Trop souvent, on décrit le bluegrass comme une musique traditionnelle et country, ce qui donne lieu à différentes interprétations. En fait, c'est une musique pour s'amuser, c'est tout", fait valoir le joueur de mandoline.

Au cours de la dernière année, Tom Franquette a joué sur plusieurs scènes, peaufinant une dizaine de compositions dont certaines en français, et adaptant une vingtaine de succès connus des habitués du genre, dont ceux de Bill Monroe et son groupe, les Blue Grass Boys. Ils ont relevé les différentes versions de ces chansons qui variaient d'une région à l'autre, tout en faisant des recherches pour en retracer l'origine. Ils ont ainsi monté un répertoire qui leur permet de donner un spectacle de plus de deux heures.

"Nous avons monté notre propre son, c'est notre oreille qui nous guide. Et les gens embarquent dans notre authenticité", note Martin.

Tom Franquette sera en spectacle ce soir à 19h dans le cadre du festival Les Grandes Veillées de La Baie, de même que demain samedi à 18h, en première partie des Batinses.

Le groupe fait également partie pour une deuxième année de la programmation du Festival international des rythmes du monde. Il est possible d'en apprendre davantage en consultant le site www3.sympatico.ca/simon.labrecque .