Les Canadiens iront aux urnes le 14 octobre.

Le premier ministre Stephen Harper a formellement demandé ce matin au gouverneur général Michaëlle Jean de dissoudre le Parlement et déclencher des élections générales.

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«Nous nommes arrivés à un moment où les Canadiens doivent choisir la voie à suivre», a affirmé le premier ministre après avoir rencontré Mme Jean.

M. Harper a soutenu que les électeurs doivent déterminer lequel de tous les chefs peut gouverner le pays en ces temps d'incertitude économique à l'échelle du monde.

Le premier ministre a aussi soutenu qu'il a respecté toutes les promesses formulées durant la dernière campagne électorale par son parti.

M. Harper a ajouté que le Parlement ne fonctionne plus. Il a affirmé qu'il avait offert aux trois partis de l'opposition à la Chambre des communes au cours des dernières semaines l'occasion de signifier qu'ils étaient prêts à appuyer son gouvernement minoritaire à la reprise des travaux parlementaires.

«Le gouvernement n'a pas l'intention de changer de direction. Les partis de l'opposition ne veulent pas nous appuyer. Il y a donc impasse et il incombe aux Canadiens de trancher», a ajouté M. Harper.

En conférence de presse, le premier ministre a dit que la campagne qui commence sera «vicieuse» et a dit s'attendre à faire l'objet de dures attaques personnelles.

M. Harper a aussi prédit que les Canadiens éliront à nouveau un autre gouvernement minoritaire le 14 octobre compte tenu des appuis régionaux dont jouissent tous les partis politiques.

Le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, a répliqué aux propos du premier ministre en affirmant que les Canadiens ne peuvent faire confiance à Stephen Harper. À preuve, selon lui, il a violé l'esprit et la lettre de la loi sur les élections à date fixe. En vertu de cette loi, adoptée par le gouvernement conservateur, stipule que les élections doivent avoir lieu à tous les quatre ans et que le prochain scrutin devrait être tenu le troisième lundi d'octobre 2009.

Devant les journalistes, M. Dion a décrit les conservateurs de Stephen Harper comme des radicaux qui ne croient pas que le gouvernement fédéral puisse jouer un rôle dans la vie des Canadiens.

Il a affirmé que Stephen Harper n'a pas de véritable plan pour lutter contre les changements climatiques. Il a également soutenu que le gouvernement conservateur a bousillé la marge de manoeuvre financière d'Ottawa en moins de deux ans de pouvoir.

«Stephen Harper a formé le gouvernement le plus conservateur de l'histoire du Canada», a affirmé M. Dion. «Il est un premier ministre qui veut tout contrôler mais qui n'accomplit rien», a-t-il ajouté.

M. Dion a aussi lancé un appel à tous ceux qui s'opposent à la «vision étroite» des conservateurs à se rallier derrière le Parti libéral pour s'assurer de la victoire des progressistes le 14 octobre.

«Nous, les libéraux, avons le plan, l'équipe et aussi le leadership nécessaires», a dit M. Dion.

Le chef libéral a aussi lancé un appel du coeur aux Québécois, affirmant être capable de défendre adéquatement leurs intérêts. «Je suis aussi nationaliste que Gilles Duceppe» a-t-il lancé.

Au Québec, M. Dion jouit d'un faible taux de popularité, arrivant quatrième dans les sondages parmi les Québécois quand on les interroge pour savoir qui ferait le meilleur premier ministre.

De son côté, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a mis les électeurs en garde contre une majorité conservatrice. Il a affirmé que Stephen Harper est rien de moins que l'émule de George W. Bush.

«Les conservateurs de Stephen Harper ont une vision idéologique inspirée de celle de George W. Bush. Une vision qui conditionne toutes leurs décisions. N'oublions jamais, jamais, que Stephen Harper voulait entraîner le Canada dans la guerre en Irak en 2003. Comme George W. Bush, Stephen Harper a tout fait pour saboter Kyoto; Il défend l'industrie pétrolière plutôt que l'environnement», a dit M. Duceppe.

«Comme les Républicains de M. Bush, les conservateurs de Stephen Harper militent pour la libre circulation des armes à feu, pour la censure, et ils voudraient retirer aux femmes des droits acquis de haute lutte. C'est cette idéologie que Stephen Harper voudrait imposer sans retenue au Canada et au Québec, en obtenant une majorité», a-t-il ajouté.

Pour sa part, le chef du NPD, Jack Layton, a accusé Stephen Harper d'avoir abdiqué ses responsabilités comme premier ministre.

«Aujourd'hui, Stephen Harper a annoncé qu'il quittait son poste de premier ministre. Alors, s'il ne veut plus son job, je me présente pour devenir votre premier ministre», a dit M. Layton devant des militants enthousiastes à Gatineau.

M. Layton a soutenu que le NPD est le seul parti qui représente véritablement le changement, affirmant que le Parti conservateur et le Parti libéral sont deux partis usés.

«Nous venons de vivre 25 années de gouvernement avec de vieux partis. Maintenant, il faut du changement. Ils vous ont promis de protéger vos emplois. Ils n'ont rien fait. Ils vous promis de rendre la vie plus abordable. Ils n'ont rien fait. Les familles de la classe moyenne ont de la misère à joindre les deux bouts. Ils n'ont rien fait», a notamment dit M. Layton.