Le cabinet d’ingénierie montréalais WSP abandonne son projet d’acquérir l’entreprise britannique RPS.

WSP a annoncé mardi qu’elle ne révisera pas son offre d’achat. Plusieurs observateurs s’attendaient à ce que WSP bonifie son offre après le dépôt le mois dernier d’une offre supérieure par un concurrent.

La direction de WSP dit continuer de valoriser une approche disciplinée en matière d’acquisitions afin de maximiser la valeur pour les actionnaires.

« WSP reste confiante dans sa capacité continue à saisir des occasions futures et à réaliser ses ambitions stratégiques », précise-t-on par communiqué.

L’entreprise californienne Tetra Tech a coupé l’herbe sous le pied de WSP en présentant le 26 septembre une offre supérieure de 10 % à celle de l’entreprise montréalaise.

L’offre présentée par WSP le 8 août frôlait le milliard de dollars. La chute de la livre sterling sur le marché des devises semble avoir changé la donne et le conseil d’administration de RPS a accepté l’offre concurrente de Tetra Tech, une entreprise de la Californie dont les actions sont inscrites au NASDAQ.

L’accord bouclé entre WSP et RPS ne prévoyait pas d’indemnité de rupture en cas de résiliation de l’entente.

WSP avait indiqué que l’acquisition de RPS devait lui permettre d’augmenter ses profits par action de 15 à 20 % en raison notamment des synergies anticipées.

Selon des analystes, l’intérêt généré par RPS témoigne de l’importance que l’activité entourant les changements climatiques et la transition énergétique revêt pour les cabinets de consultation.

WSP prend la bonne décision en refusant de surenchérir, selon l’analyste Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.

« Considérant la qualité des actifs de RPS, la détérioration du contexte macroéconomique et les multiples d’évaluation dans le secteur, l’offre originale déposée par WSP était juste », affirme-t-il dans une note envoyée à ses clients mardi.

« Plus important encore, la discipline est depuis longtemps la marque de commerce de l’équipe de gestionnaires de WSP et c’est grandement apprécié par les investisseurs. Nous revenons donc à la programmation » habituelle, ajoute-t-il.

WSP avait annoncé en mars qu’elle avait pour but de générer des revenus nets de 10 milliards d’ici 2024. Ils ont atteint 7,9 milliards pour l’exercice 2021.

Le PDG de WSP, Alexandre L’Heureux, avait précisé à La Presse en août que ça faisait quatre ans qu’il discutait avec RPS et que les astres « s’étaient finalement alignés ».

RPS compte sur un effectif d’environ 5000 employés. Cette entreprise de consultation génère l’essentiel de son chiffre d’affaires de 875 millions au Royaume-Uni et en Australie, mais est aussi présente de manière substantielle en Amérique. Approximativement les deux tiers de ses revenus proviennent de services environnementaux ou liés au traitement des eaux usées.

WSP avait précisé le mois dernier que le projet d’acquisition de RPS allait notamment être financé avec l’aide de ses deux plus importants actionnaires, c’est-à-dire la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada.