La hausse généralisée des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine a eu un impact favorable sur la performance d’Hydro-Québec, qui a doublé ses profits au deuxième trimestre comparativement à la même période l’an dernier.

La société d’État affiche un bénéfice net de 680 millions au deuxième trimestre, en hausse de 328 millions par rapport aux mois d’avril, mai et juin de l’an dernier.

Cette hausse des profits s’explique surtout par l’augmentation du prix des kilowatts exportés sur le marché américain, qui est fixé en fonction du prix du gaz naturel. Le prix du gaz a fortement augmenté depuis l’invasion russe en Ukraine, surtout en Europe, mais aussi aux États-Unis.

Ainsi, Hydro-Québec a obtenu un prix moyen de 7,2 cents par kilowattheure exporté, contre 4,6 cents l’an dernier. Comme le niveau d’eau dans les réservoirs est adéquat et que les prix sur le marché américain devraient rester élevés au cours des prochains mois, les exportations continueront d’être très rentables, a indiqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec.

Hydro-Québec n’a pas souffert de la sécheresse généralisée qui a handicapé plusieurs producteurs d’hydroélectricité ailleurs dans le monde, même dans des pays nordiques comme la Norvège.

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Le bénéfice net d’Hydro-Québec a aussi été gonflé par l’augmentation des tarifs de 2,6 % en vigueur depuis le 1er avril. De plus, l’augmentation des prix de l’aluminium sur les marchés internationaux a profité à l’entreprise dont le prix d’une partie des ventes aux alumineries est indexé au prix du métal.

La tempête du mois de mai, connue sous le nom de derecho, a retranché 55 millions aux profits de l’entreprise. Il s’agit du pire évènement climatique à survenir au réseau électrique depuis la tempête du verglas de 1998, a affirmé M. Lafleur en conférence téléphonique.

Année record en vue

Au total, les ventes au Québec ont rapporté des profits supérieurs de 201 millions à ceux du deuxième trimestre de l’an dernier, et les exportations ont ajouté 268 millions de plus.

Les ventes d’électricité et le bénéfice net ont atteint un sommet historique dans la première moitié de l’année.

À mi-chemin de son exercice, Hydro-Québec affiche un profit net de 2,7 milliards, en hausse de 749 millions, ou 38 %, par rapport à celui des six premiers mois l’an dernier. Le bénéfice cible de l’année complète, fixé à 3,4 milliards, sera probablement dépassé.

« Je pourrais dire avec une certaine certitude qu’on va avoir une année record », a dit Jean-Hugues Lafleur.

Le froid enregistré en janvier 2022, le pire depuis 2004, a contribué à l’amélioration des résultats du semestre. En janvier, la température moyenne a été de - 14 °C, comparativement à - 7 °C l’année précédente.

Par ailleurs, Hydro-Québec commence à ressentir l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur les marchés financiers. La société d’État a réalisé depuis le début de l’année des emprunts de 2,9 milliards à un taux d’intérêt moyen de 4 %, soit 1 point de plus que les taux obtenus l’an dernier. « À 4 %, ça reste un taux acceptable pour les grands projets qu’on fait », a commenté Jean-Hugues Lafleur.