(Montréal) Boralex a augmenté sa production de 41 % au deuxième trimestre, mais le producteur d’énergie renouvelable a doublé sa perte nette par rapport à la même période l’an dernier.

La perte nette attribuable aux actionnaires est passée de 6 millions à 13 millions au cours de la période de trois mois clos le 30 juin. La direction a attribué cette perte à l’ajout d’amortissement et de charges financières liées aux acquisitions et aux mises en service.

L’entreprise de Kingsey Falls a augmenté sa production totale de 41 % à 1323 gigawattheures. La hausse est attribuable aux récentes acquisitions dans le secteur éolien au Québec et le secteur solaire aux États-Unis, ainsi qu’à la mise en service de parcs éoliens français.

La production totale est tout de même 5 % inférieure à ce qui était anticipé. Le plus grand écart négatif vient du secteur hydroélectrique, à 24 %, mais il s’agit d’un plus petit segment pour Boralex, a constaté l’analyste Bill Cabel, de Desjardins Marché des capitaux.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté consolidé atteint 117 millions, en hausse de 10 %. Ce chiffre est similaire à la prévision des analystes, a noté M. Cabel. L’analyste a ajouté que ses collègues avaient émis des prévisions qui se situaient dans une fourchette entre 113 millions et 122 millions.

Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 21 % à 147 millions au plus récent trimestre.

En avant-midi, l’action de Boralex montait de 4 cents, soit 0,1 %, à 39,11 $ à la Bourse de Toronto.

Ambitions dans l’État de New York

Par ailleurs, la transition énergétique dans l’État de New York intéresse Boralex, qui se prépare à y présenter une soumission pour des projets de production d’énergie solaire. Les démarches d’Hydro-Québec sur un autre projet dans l’État américain pourraient également être indirectement bénéfiques à Boralex, croit son président et chef de la direction, Patrick Decostre.

Le producteur d’énergie renouvelable est rendu à « la dernière étape » avant le dépôt d’une soumission de projets solaires dans l’État américain. « Nous sommes d’ailleurs très fiers de l’important nombre de projets de qualité et de la puissance que nous sommes en mesure de proposer », a commenté vendredi le dirigeant, en marge du dévoilement des résultats du deuxième trimestre.

La puissance de ces projets pourrait aller jusqu’à 840 mégawatts, a estimé l’analyste Sean Steuart, de Valeurs mobilières TD, dans une note. « Cela représente 34 % de la capacité totale de la compagnie. Nous supposons toutefois que toute cette capacité ne sera pas proposée lors de la prochaine soumission. » En conférence avec les analystes, M. Decostre n’a pas voulu préciser la puissance envisagée.

L’entreprise de Kingsey Falls, dont la majorité des activités proviennent du Canada et de la France, souhaite accroître son empreinte aux États-Unis. Au cours de son deuxième trimestre, elle a ajouté 529 mégawatts de puissance à la liste de 1110 mégawatts de projets qui sont en phase préliminaire. L’augmentation s’explique en grande partie par l’ajout de 510 mégawatts aux États-Unis, pendant la période de trois mois close le 30 juin.

Boralex n’est pas la seule société québécoise à avoir New York dans sa ligne de mire. L’État veut que les énergies renouvelables représentent 70 % de sa consommation d’énergie d’ici 2030. Hydro-Québec évalue d’ailleurs la possibilité de répondre à un appel de proposition lui permettant d’y acheminer de l’hydroélectricité.

M. Decostre aimerait bien voir la société d’État obtenir ce contrat. « Il pourrait y avoir un impact sur l’hydroélectricité disponible au Québec, ce qui est une bonne nouvelle pour le développement de projet par Boralex. Personnellement, je crois que ce serait une bonne nouvelle pour l’État de New York, pour le Québec et pour le Canada. »

L’équipe de Boralex est également prête à soumissionner aux appels d’offres qu’Hydro-Québec devrait lancer d’ici la fin de l’année en vue de produire l’équivalent de 780 mégawatts en énergie renouvelable. La longueilloise Innergex, qui publiait ses résultats plutôt cette semaine, se prépare aussi à l’appel d’offres. M. Decostre n’a toutefois pas voulu donner de détails sur l’ampleur du projet. « Nous serons prêts quand cela viendra. »