Caterpillar a été sanctionné lundi à Wall Street après s'être montré prudent pour 2019 du fait d'un environnement économique et géopolitique incertain, marqué par une stagnation de la demande pour ses machines attendue en Chine.

Le titre a dégringolé de 9,13 % à 124,36 dollars.

Le fabricant d'engins de chantier, de construction et agricoles table sur une « hausse modeste » des ventes pour l'ensemble de l'année en cours, sur un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence des investisseurs nord-américains, compris entre 11,75 et 12,75 dollars.  

La fourchette moyenne du bénéfice par action est par conséquent de 12,25 dollars, inférieure aux 12,64 dollars attendus en moyenne par les marchés, qui espéraient également une augmentation de 6,5 % des ventes annuelles.

Ces prévisions sont établies à partir des « fondamentaux » des secteurs d'activité dans lesquels évolue l'entreprise et de « l'environnement macroéconomique et géopolitique », explique le PDG Jim Umpleby.

Caterpillar est confronté à une hausse des coûts de production, dont les coûts de fret et des matériaux, conséquence des taxes douanières supplémentaires en place depuis la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump aux partenaires commerciaux des États-Unis.

À ceci s'ajoute une baisse de la demande pour ses engins de construction en Asie-Pacifique et en l'occurrence en Chine. Les ventes de ces machines ont baissé de 4 % dans cette région au quatrième trimestre, a indiqué le groupe alors qu'elles ont flambé de 17 % en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique).

« Le marché chinois va grosso modo stagner en 2019 après deux ans de croissance », a indiqué Caterpillar lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. La Chine représente de 10 à 15 % des ventes d'engins de construction de Caterpillar.

Augmentation des prix

Ce ralentissement était prévisible, a défendu Andrew Bonfield, le directeur financier, expliquant que le groupe ne s'attendait pas à ce que les entreprises renouvellent leurs machines deux ans seulement après les avoir achetées.

La Chine, deuxième économie mondiale, a annoncé la semaine dernière avoir enregistré en 2018 son rythme de croissance le plus lent en 28 ans, principalement à cause des tensions commerciales avec Washington.

Caterpillar, présent sur quasiment tous les continents, est un des baromètres de la santé de l'économie mondiale, ce qui rend la société, ainsi que les autres multinationales du secteur industriel, vulnérable aux mesures protectionnistes et à tout spectre de guerre commerciale.

Pour préserver sa rentabilité, la société se repose sur des économies et a augmenté les prix de ses machines de 1 à 4 %.

Ces décisions ont permis à Caterpillar de réaliser entre autres en 2018 un bénéfice net de 6,1 milliards de dollars, dont 1,04 milliard au quatrième trimestre, multiplié par plus de huit.

Ces résultats se sont toutefois traduits par un bénéfice par action ajusté de 11,22 dollars sur l'année et de 2,55 dollars sur le quatrième trimestre, tous deux inférieurs aux attentes qui étaient respectivement de 11,64 dollars et 2,99 dollars.

Le chiffre d'affaires annuel de 54,72 milliards de dollars, en hausse de 20,4 % sur un an, et les revenus trimestriels de 14,34 milliards (+11,2 %) sont en revanche quasiment conformes aux attentes.