Les annonces d'investissements et de création d'emplois se multiplient dans le secteur des effets visuels à Montréal. Après Reel FX et Scanline, c'est au tour du britannique Mill Film de s'implanter dans la métropole.

Mill Film est une division du groupe français Technicolor. Ce dernier est déjà le principal employeur de l'industrie des effets spéciaux dans la métropole, avec trois studios - MPC Film, Mikros et Mr X - et près de 2000 salariés.

« Nous sommes en train de bâtir le coeur de notre équipe à Montréal, explique en entrevue à La Presse la directrice générale de Mill Film, Lauren McCallum. Nous espérons embaucher plusieurs centaines de personnes d'ici la fin de l'année, selon l'importance des contrats que nous aurons obtenus. »

Ce nouveau studio aura pour objectif de fournir en effets spéciaux les diffuseurs en ligne comme Netflix, Disney et Amazon, qui ont fait exploser la demande de contenu audiovisuel, explique Mme McCallum. Mill Film se penchera aussi sur les opportunités de marché représentées par le développement de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée.

Britannique d'origine, Lauren McCallum était jusqu'ici directrice de production chez MPC Montréal, où elle a piloté les travaux du studio sur les longs métrages Wonder Woman de même que Blade Runner 2049 du réalisateur québécois Denis Villeneuve.

« Ce fut une expérience fantastique de travailler avec Denis Villeneuve. Il nous a donné une grande liberté artistique, en plus de nous présenter des défis techniques très intéressants. »

UNE TECHNOLOGIE DE PRODUCTION ENTIÈREMENT NUMÉRIQUE

Fondé en 1990 dans le quartier Soho à Londres sous le nom de The Mill, le studio se présente comme le premier au monde à avoir adopté une technologie de production entièrement numérique.

Ses premières productions audiovisuelles ont été lancées en collaboration avec le réalisateur britannique Ridley Scott, sur des projets comme le film Gladiator qui lui a valu un Oscar dans la catégorie Meilleurs effets spéciaux en 2001.

L'entreprise, qui a aussi collaboré aux deux premiers volets de la série Harry Potter, s'est par la suite spécialisée dans les effets visuels destinés au secteur de la publicité.

En février 2018, l'ouverture d'un tout nouveau studio à Adélaïde, en Australie, a cependant marqué le retour de l'entreprise dans le marché des longs métrages et des séries télé.

Mill Film prévoit embaucher 500 personnes d'ici cinq ans en Australie, où elle a bénéficié d'une aide publique de 6 millions de dollars australiens, sur un investissement total de 26 millions.

Le secteur du divertissement, qui comprend les activités d'effets visuels, de postproduction et d'animation, est de loin la division la plus rentable de Technicolor. Le groupe de communication, média et divertissement établi à Issy-les-Moulineaux, en France, a enregistré un bénéfice avant intérêts et amortissement de 230 millions d'euros l'an dernier, sur un total de 291 millions pour l'ensemble du groupe.

« Le capital disponible de l'entreprise continuera d'être investi prioritairement dans ce segment d'affaires », a indiqué Technicolor dans un communiqué publié en février lors de la présentation de ses résultats financiers annuels.

Image tirée de www.themill.com

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