Les ventes des pharmacies Jean Coutu et Brunet ont été vigoureuses pendant l’hiver grâce à la saison grippale, au nouveau programme de fidélité « Moi » et à une nouvelle stratégie de marchandisation.

Les ventes comparables du segment pharmacie de Metro, qui détient les deux enseignes, ont augmenté de 5,9 % au deuxième trimestre clos le 16 mars. La hausse est surprenante, car la comparaison se faisait avec des résultats particulièrement vigoureux l’an dernier.

« Le plus important facteur est la saison grippale qui a commencé à la mi-décembre, explique le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, lors d’une conférence téléphonique, mercredi, visant à discuter des résultats. En combinant cela avec une bonne stratégie de marchandisage, nous avons été capables d’afficher de bonnes ventes en magasin par-dessus une année déjà très forte. »

Le président de la division pharmacie, Jean-Michel Coutu, n’a pas voulu entrer dans les détails de la stratégie de marchandisation, mais il affirme qu’elle a porté ses fruits. « Nous avons complètement révisé notre stratégie. Nous nous sommes ajustés au marché à mesure qu’il a évolué et notre équipe a fait un bon travail d’anticipation de la demande des clients. »

L’inclusion de toutes les enseignes sous un même programme de fidélité au Québec en 2023 a également contribué à l’accélération des ventes, a dit M. La Flèche. « Jean Coutu avait un autre programme et ils sont passés à “Moi” ; Brunet n’en avait aucun. Alors, c’est un plus et l’engagement des clients est bon. »

Modération de l’inflation alimentaire

L’inflation alimentaire chez Metro a continué de se modérer à 3 % au deuxième trimestre, comparativement à 4 % au précédent.

Contrairement aux plus récents trimestres, l’inflation alimentaire chez Metro n’est pas inférieure à l’inflation alimentaire au Canada, qui était de 0,4 point de pourcentage plus bas durant cette période.

« Selon nos recensions de prix, il semble que Metro ait été moins agressif avec les promotions en janvier et février, bien que nous ne soyons pas sûrs que ça reflète bien le trimestre, avance l’analyste Michael Van Aelst, de TD Cowen. Nous ne croyons pas que le panier de Metro augmentera plus rapidement que l’inflation à l’avenir. »

Questionné sur le sujet, M. La Flèche a répondu « de ne pas en tirer de conclusions ». « C’est un écart serré. […] C’est en fonction des articles vendus en épicerie, des promotions de l’an dernier. […] Je dirais que nous sommes en ligne avec l’indice des prix à la consommation. »

Résultats supérieurs aux attentes

Metro a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes au deuxième trimestre. « La surperformance est attribuable en grande partie à des dépenses inférieures aux attentes, de meilleures ventes en pharmacie qui ont été compensées par un léger déclin des marges », résume Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux.

En novembre, Metro avait déjà prévenu les investisseurs que ses résultats seraient sous pression au cours de l’exercice 2024 en raison de ses investissements dans ses centres de distribution qui amènent une duplication temporaire des coûts et nécessitent une certaine courbe d’apprentissage.

Metro a dévoilé un bénéfice net en baisse de 14,5 % à 187,1 millions. Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 91 cents. Les revenus, pour leur part, augmentent de 2,2 % à 4,7 milliards.