Le président du gestionnaire de programmes de fidélisation Aimia a exhorté ses actionnaires à la patience vis-à-vis du redressement de l'entreprise, même si la valeur de leur investissement a plongé dans la dernière année.

Le cours de l'action de la société montréalaise a reculé d'environ 80 % depuis que le transporteur Air Canada a annoncé, en mai, qu'il ne renouvellerait pas son partenariat de 30 ans avec l'exploitant du programme Aéroplan lors de son expiration, en 2020.

Le titre a rebondi de 10 % vendredi et clôturé à 2,09 $ à la Bourse de Toronto, après qu'Aimia eut dévoilé de meilleurs résultats que prévu pour le premier trimestre.

Le président, Robert Brown, a reconnu que la reprise n'était pas rapide malgré les difficiles décisions prises par le conseil d'administration. Il a précisé qu'il faudrait encore attendre un certain temps avant que l'entreprise puisse recommencer à verser un dividende.

M. Brown a notamment été pris à partie par un actionnaire qui dénonçait le fait que tous les dirigeants de l'entreprise, sauf un, avaient vu leur rémunération grimper pendant que la valeur des actionnaires était en chute libre.

Cet actionnaire, Anish Makim, a précisé plus tard, lors d'un entretien, qu'il était resté loyal à l'entreprise parce qu'il continuait de croire qu'elle détenait un potentiel encore inexploité.

Nouveaux administrateurs

Trois nouveaux administrateurs ont été élus au conseil d'Aimia, dont Phillip Mittleman, le chef de la direction de Mittleman Brothers, qui avait menacé par le passé de se révolter pour exprimer son insatisfaction.

Mais M. Mittleman s'est dit ravi des récents efforts de l'entreprise, incluant l'annonce soudaine, tard jeudi, de la démission du chef de la direction d'Aimia, David Johnston. Celui-ci quittera son poste lorsqu'un remplacement lui aura été trouvé.

L'entreprise a indiqué que le conseil et M. Johnston s'étaient « mutuellement entendus sur son départ », mais M. Brown a refusé de dire aux actionnaires à quel moment les discussions à ce sujet avaient débuté.

Aimia a évité une bataille avec Mittleman Brothers Investment Management, son plus grand actionnaire, avec une participation de 20 %, en concluant en mars une entente avec la firme.

Dans le cadre de cet accord, Jeremy Rabe, fondateur et partenaire d'On Point Loyalty, une firme d'investissement et de conseils spécialisée dans l'industrie des programmes de fidélisation des transporteurs aériens, et le chef de la direction de Mittleman ont été nommés au conseil. Les deux hommes ont aussi accepté de cesser de critiquer publiquement Aimia. Brian Edwards a aussi été élu au conseil vendredi.

M. Mittleman a accepté de ne pas entreprendre d'actions contre Aimia - soit solliciter des votes par procuration, demander la tenue d'une assemblée spéciale, proposer le retrait d'un membre du conseil, effectuer de la vente à découvert ou faire des déclarations désobligeantes au sujet de l'entreprise - d'ici le 1er juillet 2019.

Entre-temps, Aimia a affiché un bénéfice net de 21,4 millions de dollars pour son trimestre clos le 31 mars. Le bénéfice ajusté des activités poursuivies s'est établi à 25 cents par action.

Ces chiffres se comparent à un résultat de 9,6 millions, ou 13 cents par action, pour la même période l'an dernier.

Les revenus totaux du trimestre ont légèrement progressé pour atteindre 406 millions, comparativement à un chiffre d'affaires de 402,4 millions il y a un an.