Presque le tiers des employés du fabricant montréalais de thé fermenté RISE Kombucha vient d'être remercié, a appris La Presse. Mais ce n'est pas parce que l'entreprise va mal. Au contraire, sa croissance des ventes « de 20 à 40 % par année » rendait l'automatisation de l'embouteillage plus que nécessaire.

« C'est triste pour moi, mais c'est logique rendu à notre taille. C'était rendu quasiment irresponsable de fonctionner manuellement. [...] Ce que j'aime le plus dans mon travail, c'est de créer de l'emploi, de la valeur et de la joie alors c'est un dossier délicat pour moi », a indiqué en entrevue le PDG Julian Giacomelli.

Environ 50 personnes étaient affectées à l'embouteillage du kombucha dans l'usine de Saint-Léonard. Or, un investissement de plus de 5 millions de dollars a permis d'automatiser cette tâche, de doubler la capacité de production et de doubler la superficie des lieux (de 20 000 à 40 000 pi2) ces derniers mois.

Équipement fonctionnel

Après des semaines de rodage, l'équipement est fonctionnel depuis dimanche. C'est à ce moment que les licenciements ont été effectués. Tous les employés s'y attendaient, insiste Julian Giacomelli, puisque l'automatisation était prévue depuis deux ans.

Près de 15 personnes ont pu être replacées ailleurs dans l'entreprise, de sorte qu'officiellement, ce sont 37 licenciements qui ont été effectués. RISE Kombucha est ainsi passé de 134 employés à un peu moins de 100.

« On a doublé le personnel de tous les autres départements depuis un an », ajoute le PDG.

« On a certainement ajouté quasiment le même nombre de personnes [qu'on remercie], entre 30 et 40. »

L'entreprise a besoin d'augmenter substantiellement sa capacité de production pour fournir le marché canadien. Le grand patron prévoit ensuite percer le marché américain en y établissant une usine.

RISE Kombucha appartient à Mathieu Gallant, David Côté (ce sont eux qui ont ramené d'Hawaii la mère de kombucha), Simon Bertrand et Julian Giacomelli. Le fonds d'investissement Lyra Growth Partners, de Vancouver, possède une participation minoritaire depuis un an.

- Avec William Leclerc, La Presse