La banque américaine JPMorgan Chase a dépassé les attentes au premier trimestre, en dépit d'importantes provisions dues à son exposition au secteur pétrolier et un coup de mou du courtage, ce qui faisait bondir le titre de plus de 3% à Wall Street.

Le bénéfice net trimestriel a certes baissé de 6,7% à 5,52 milliards de dollars, mais rapporté par action et ajusté d'éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, il est meilleur que prévu à 1,35 dollar contre 1,26 dollar attendu en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires de 24,08 milliards de dollars (-3% sur un an) est également supérieur aux 23,40 milliards anticipés par les marchés.

Les investisseurs, qui s'attendent à un recul de près de 9% des bénéfices des groupes financiers au cours du premier trimestre, saluaient cette performance.

Le titre prenait 3,07% à 61,10 dollars vers 7h15 dans les échanges électroniques de pré-séance à Wall Street.

Le PDG Jamie Dimon a attribué la performance du groupe à la banque de détail qui a enregistré une hausse des prêts et des dépôts.

«Le consommateur américain reste en forme et les crédits à la consommation sont bons», a souligné le dirigeant, ajoutant que l'établissement allait choyer ses actionnaires via un programme de rachat d'actions de 1,9 milliard de dollars.

JPMorgan a aussi pu compter sur sa cure d'austérité, qui lui a permis de diminuer de 7% ses dépenses au cours du premier trimestre. La première banque américaine en termes d'actifs affiche quasiment une ardoise juridique nulle, ce qui ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps. Lors des dernières années JPMorgan s'est acquittée de milliards de dollars d'amendes liées à ses pratiques remontant à la crise financière.

Seules fausses notes: les recettes générées par ses activités de marché et ses provisions ont augmenté à 1,8 milliard de dollars contre 959 millions à la même période il y a un an.

Toutefois les provisions liées à son exposition au secteur pétrolier ne s'élèvent qu'à 529 millions de dollars et à 162 millions au secteur minier.

Analystes et investisseurs redoutent que la chute des prix du pétrole et la détérioration de la conjoncture affectant les entreprises énergétiques et minières n'entraînent une cascade de défaillances de ces deux secteurs auxquels les banques ont prêté beaucoup d'argent.

Les revenus du courtage ont diminué de 13% plombés par les turbulences sur les Bourses et une régulation plus stricte pour les activités très risquées comme la négociation des obligations et des devises.