Le groupe informatique américain Oracle a réalisé une performance 2015 en dessous des attentes, plombé notamment par le dollar fort et une hausse des dépenses, ce qui a entraîné un plongeon du titre en Bourse.

Le géant américain qui mise sur l'informatique dématérialisée (cloud) a par ailleurs fait état de prévisions décevantes pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2015/2016 en cours.

Lors de l'exercice fiscal 2014/15 clos fin mai, il a dégagé un bénéfice net de 9,94 milliards de dollars, en baisse de 9,3% comparé à l'exercice précédent.

Les gains ont également reculé sur le quatrième trimestre: le bénéfice net trimestriel s'élève ainsi à 2,76 milliards de dollars, en chute de 24,35% sur un an.

Évoqué déjà au troisième trimestre, le renforcement du dollar a rogné les bénéfices aussi bien sur l'année que sur le trimestre, explique Oracle.

«Nos résultats ont été impactés de façon importante par la vigueur du dollar face aux devises étrangères», a insisté la codirectrice générale Safra Catz, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Toutefois, la performance du groupe est en dessous des attentes même quand on exclut cet élément exceptionnel.

Le bénéfice ajusté par action annuelle est de 2,77 dollars quand les analystes l'espéraient à 2,87 dollars et sur le quatrième trimestre il ressort à 78 cents contre 87 cents attendus.

Les revenus, malgré le boom de l'informatique dématérialisée (cloud), sont aussi décevants.

Le chiffre d'affaires annuel est de 38,23 milliards de dollars (+0,12% sur un an) contre 38,50 milliards escomptés. Les recettes trimestrielles s'élèvent, elles, à 10,71 milliards de dollars (-5,42% sur un an) contre 10,95 milliards anticipés.

Dans le même temps, les dépenses opérationnelles ont augmenté de 4% sur l'exercice.

À Wall Street, le titre décrochait de 6,26% à 42,10 dollars vers 16H00 dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

Le nuage, source d'espoirs

Face à la déception des marchés, les dirigeants du groupe se sont focalisés sur les points positifs comme la forte progression dans le nuage.

Les revenus générés par les services informatiques dématérialisés ont augmenté de 28% sur un an à 576 millions de dollars au quatrième trimestre. La hausse est de 32% à 1,5 milliard de dollars sur l'exercice. C'est mieux que l'objectif de 1 milliard qu'Oracle s'était fixé.

«C'est la preuve que notre modèle économique marche bien. Notre activité de ''nuage'' distance largement les rivaux», s'est réjouie la codirectrice Safra Catz, en référence à Salesforce.com et Workday.

Mark Hurd, l'autre codirecteur général, a dit s'attendre à une hausse de 60% des revenus dans ce créneau lors de l'exercice en cours.

Le président fondateur d'Oracle, Larry Ellison, a laissé lui entendre que le groupe pourrait engranger entre 1,5 et 2 milliards de dollars de revenus en plus dans les services du «cloud» lors de l'exercice 2015/16.

En attendant, Oracle a livré une prévision très prudente pour le premier trimestre devant clôturer fin août: il s'attend à un bénéfice par action ajustée à taux de changes constants compris entre 56 et 59 cents, contre 61 cents attendus en moyenne par les analystes. Le chiffre d'affaires trimestriel devrait lui progresser de 5 à 8%.