Le groupe américain Johnson & Johnson (JNJ) a une nouvelle fois relevé ses prévisions annuelles après avoir vu son bénéfice net bondir au troisième trimestre grâce à des éléments exceptionnels, mais aussi à la contribution toujours élevée de sa division pharmacie.

Toutefois, cette performance, qui tient beaucoup aux ventes de son médicament phare contre l'hépatite C, l'Olysio/Sovriad, ne sera pas rééditée l'an prochain, a prévenu le groupe.

Le bénéfice net s'est envolé de 59,3% au troisième trimestre, pour atteindre 4,7 milliards de dollars, selon un communiqué publié mardi.

Ce résultat a été gonflé, à hauteur de 1,1 milliard de dollars, par la cession d'Ortho Clinical Diagnostics, la branche de diagnostics du groupe, pour laquelle le fonds Carlyle a payé 4 milliards de dollars, a précisé J&J.

Mais le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, a été meilleur que prévu, s'élevant à 1,66 dollar (1,50 dollar avant provision pour impôts) et donc bien au-dessus du consensus des analystes qui était de 1,44 dollar.

Le chiffre d'affaires s'est, lui, inscrit en hausse de 5,1% à 18,5 milliards de dollars.

C'est la division pharmacie qui a une nouvelle fois joué le rôle de locomotive du groupe, avec des ventes en hausse de 18,1% à 8,3 milliards de dollars, grâce à ses nouveaux médicaments vedettes comme le Olysio/Sovriad (contre l'hépatite C), le Xarelto (un anticoagulant oral) ou encore l'Invokana (pour soigner le diabète de type 2 chez les adultes).

Seul bémol, la perte d'exclusivité sur son médicament Aciphex, efficace contre les problèmes gastro-intestinaux.

«Nous ne nous attendons pas à ce que cela (cette performance, NDLR) continue», a reconnu Dominic Caruso, le directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique, alors que les analystes lui demandaient si le groupe avait l'intention de baisser le prix de l'Olysio pour faire face à la concurrence du Harvoni.

Les autorités américaines ont autorisé vendredi le Harvoni, concurrent direct de l'Olysio, du groupe américain de biotechnologies Gilead Sciences qui produit déjà le Sovaldi, souvent prescrit en combinaison avec l'Olysio aux États unis.

Le Harvoni est le premier traitement contre l'hépatite C qui ne nécessite pas d'être administré avec l'interferon ou le ribavirin, qui provoquent des effets secondaires importants comme des maux de tête, de la fatigue, des nausées, c'est pourquoi il est un concurrent sérieux de l'Olysio.

«Nous entendons bien rester compétitifs sur le segment de l'hépatite C et nous allons travailler avec les payeurs (les compagnies d'assurance, NDLR) pour que l'Olysio soit toujours largement accessible», a cependant assuré M. Caruso. Il a ajouté que, selon lui, les médecins continueront à vouloir avoir le choix entre plusieurs traitements contre cette maladie.

À la Bourse de New York vers 11h30, le titre s'affichait d'ailleurs en baisse de 0,71% à 98,42 dollars vers 11h45 GMT , dans un marché en hausse.

À rebours de celles de la division pharmaceutique, les ventes de la division de produits cosmétiques et médicaments sans ordonnance, qui comprend entre autres les soins pour la peau Neutrogena, les bains de bouche Listerine ou l'anti-douleur Tylenol, ont légèrement reculé de 0,6% à 3,6 milliards de dollars.

Enfin, la branche qui regroupe les appareils médicaux et de diagnostic, considérée comme non stratégique par le groupe qui cherche à s'en débarrasser, a vu ses revenus baisser de 5,2% à 6,6 milliards de dollars.

Cette solide performance trimestrielle a conduit Johnson & Johnson à relever pour la troisième fois de l'année sa prévision annuelle de bénéfice par action, qui devrait se situer entre 5,92 et 5,97 dollars, contre une fourchette de 5,85 à 5,92 prévue précédemment.