L'Espagne a enregistré entre janvier et septembre le premier excédent de la balance de ses comptes courants sur cette période depuis 1990, avec 2,9 milliards d'euros, contre un déficit de 15,7 milliards affiché un an plus tôt, a indiqué vendredi la Banque d'Espagne.

Sur le seul mois de septembre, le pays affiche également un excédent, de 339 millions d'euros contre un déficit de 401,9 millions il y a un an.

La quatrième économie de la zone euro semble ainsi bien partie pour boucler l'année sur un excédent de la balance courante, qui serait le premier enregistré depuis 26 ans, selon des analystes, le gouvernement tablant sur un excédent de 2 % du Produit intérieur brut (PIB).

L'Espagne avait réduit de 78 % son déficit des comptes courants en 2012.

L'excédent enregistré entre janvier et septembre est le premier relevé sur cette période depuis le début en 1990 de la série statistique actuelle de la Banque d'Espagne, et est dû «principalement à la réduction notable du déficit commercial», explique l'organisme dans un communiqué.

Entre janvier et septembre, le déficit commercial a fondu de 70 %, passant de 22,2 milliards d'euros sur la même période en 2012 à 6,67 milliards, grâce notamment à l'augmentation des exportations (+6,8 %) combinée à une baisse des importations (-2 %).

Confirmant l'importance de ce secteur pour l'économie espagnole, la balance des services a vu son excédent augmenter de 5,3 % par rapport à la même période un an plus tôt, jusqu'à 31,3 milliards d'euros.

Le tourisme, activité clé en Espagne, a contribué à cette amélioration, l'excédent de la balance ayant augmenté jusqu'à 26,8 milliards (+3,8 %).

Signe d'un retour de la confiance envers ce pays, qui a renoué avec une timide croissance au troisième trimestre après deux ans de récession, les grands investisseurs internationaux ont placé 46,8 milliards d'euros dans le pays entre janvier et septembre tandis qu'ils avaient retiré plus de 224 milliards sur la même période en 2012.

L'Espagne suscitait en 2012 de vives inquiétudes sur les marchés qui craignaient qu'elle ait besoin d'un sauvetage global de son économie, en plus de l'octroi par la zone euro à l'été 2012 d'une aide de 41,3 milliards d'euros pour ses banques.

Elle semble désormais retrouver les faveurs des investisseurs, à l'image de la décision vendredi de l'agence Standard & Poor's de relever à «stable» la perspective du pays, comme l'a fait Fitch il y a quelques semaines.