Les Québécois auront accès à un nouvel outil d'épargne-retraite simple et peu coûteux, le Régime volontaire d'épargne-retraite (RVER).

«Chaque employeur aura l'obligation d'offrir le régime, sans pour autant être obligé d'y cotiser», a indiqué le ministre des Finances, Raymond Bachand, lors du dépôt du budget.

Les travailleurs qui ne bénéficient pas déjà d'un régime de retraite adhéreront automatiquement au RVER. Mais ils auront l'option de s'en retirer. Leur cotisation restera donc volontaire.

Pour l'opposition, il s'agit d'une voie intéressante. «Chapeau!» a dit Sylvain Simard, député du Parti québécois. À la veille du dépôt du budget, le PQ réclamait justement la mise en place d'un mécanisme d'épargne automatique assortie d'une option de retrait.

Avec le RVER, Québec pousse un peu plus loin une récente initiative pancanadienne. En décembre dernier, le gouvernement fédéral a tracé les grandes lignes du Régime de pension agréé collectif (RPAC) à l'issue de négociations avec les provinces. Le RVER est construit sur les fondations du RPAC.

L'idée maîtresse est d'offrir une option simple et peu coûteuse à tous ceux qui n'ont pas de régime de retraite, particulièrement les travailleurs autonomes et les employés de PME.

À l'heure actuelle, la vaste majorité des travailleurs dans le secteur privé n'ont pas de régime de retraite. Beaucoup n'épargnent pas assez dans leur REER. À ce rythme, 40% des Québécois ne pourront pas maintenir leur niveau de vie à la retraite, selon la Régie des rentes du Québec.

Avec le RPAC/RVER, il sera plus simple d'épargner. C'est l'employeur qui aura la responsabilité de choisir le régime qu'il offrira à ses employés, de déterminer les choix de placement et le niveau des cotisations et de faire les retenues à la source sur le salaire.

L'employé pourra modifier les options par défaut ou encore se retirer complètement du RVER.

Les RVER seront gérés par les institutions financières, notamment des compagnies d'assurances. La mise en place de régimes à grande échelle leur permettra de réduire les frais de gestion, espère Raymond Bachand. Ainsi, les épargnants auront de meilleurs rendements et plus d'argent dans leurs poches à la retraite.

«C'est une excellent idée qui permettra aux employeurs qui n'ont pas la masse critique d'offrir un régime, sans avoir à supporter le fardeau administratif», estime Stéphane Leblanc, fiscaliste associé chez Ernst&Young. «Et pour les travailleurs, ce sera plus simple de prendre des décisions qu'avec le REER, dit-il. Ils auront tout cuit dans le bec!»