Q: La crise boursière de 2008 est-elle vraiment plus dramatique que les précédentes?

R: La présente crise boursière frappe excessivement fort le portefeuille de toutes les familles alors que les pertes boursières dépassent les 30% en 2008.

Du côté des Américains, la situation est encore plus grave parce qu'ils se font également frapper par une dévaluation sans précédent des propriétés. Ajoutons à cela un grand endettement chez nombre de familles américaines.

 

C'est cette détérioration majeure des finances personnelles des Américains qui risque cette fois de retarder la reprise boursière tant souhaitée.

Pourquoi? Parce que c'est Wall Street qui influence carrément la Bourse dans le monde. Son poids s'élève à 36% de la capitalisation boursière mondiale alors que le poids de la Bourse de Toronto est à peine de 3,1%!

Message : prions pour que les Américains sortent de la crise au plus vite. Il y va de notre santé financière.

Q: La Bourse enregistre-t-elle souvent des années à la baisse ?

R: Au cours des 30 dernières années, soit depuis 1979, le principal indice de Wall Street, le S&P 500 de la Bourse de New York, a enregistré des pertes à sept reprises seulement.

Par contre, quatre d'entre elles sont survenues depuis l'année 2000. Parmi elles, il y en a eu deux majeures : la baisse de 22,2% en 2002 et celle de 37% en 2008.

La catastrophique année 2008 avait été précédée d'une période de cinq années à la hausse, pour un rendement cumulatif de 66%.

Chez nous au Canada, nous avons subi des pertes boursières à huit reprises au cours de la même période.

L'indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX Composite, a connu sa pire année en 2008, en reculant de 33%.

Fait important : cela est survenu après cinq lucratives années qui ont permis aux investisseurs d'accumuler sur papier des gains totaux de 92%.

Q: En quoi les années 2000 représententelles un tournant pour la Bourse?

R: On conviendra que sept ou huit années de baisse en 30 ans, c'est relativement peu.

Cependant, je trouve que les années 2000 nous donnent un autre son de cloche. Elles m'apparaissent plus révélatrices de la Bourse des temps modernes et de son avenir.

Non seulement les marchés boursiers sont-ils devenus plus volatils (à la hausse comme à la baisse), mais en plus, cette folle activité a coïncidé à partir de 2003 avec une énorme augmentation de la capitalisation boursière mondiale.

En octobre 2007, les 46 000 entreprises cotées en Bourse dans le monde at teignaient une valeur boursière totale de 62 000 milliards de dollars US, soit presque trois fois celle de la fin de 2002.

La débandade de 2008 a fait fondre cette capitalisation boursière mondiale de 28 000 milliards de dollars. Il est là, le drame. Les investisseurs de par le monde se sont fait démolir le portefeuille après avoir réussi à accumuler les plus grosses épargnes de leur vie entière.

Le S&P 500 a aujourd'hui un rendement annualisé négatif sur 10 ans, soit -1,4 %. Pour la période des cinq dernières années, la situation n'est pas plus rose : -3,4%.

La Bourse canadienne, elle, se montre largement plus généreuse, avec un rendement annualisé de 6,2 % sur 10 ans et de 4,2% sur cinq ans.