Il décollera comme un hélicoptère, mais atteindra la vitesse de croisière des avions turbopropulseurs.

L'étrange prototype de Bell Helicopter, le BA609, aussi nommé» l'hélico-avion», révolutionnera d'ici quelques années le monde de l'aéronautique.

Mais en plus de mettre au point le BA609, l'entreprise située à Mirabel travaille à l'amélioration de la sécurité de ses appareils, à la réduction des coûts de production et à rendre ses appareils les plus verts possible.

Les hélicoptères de demain pourront voler à une vitesse atteignant plus de 600 km/h. Mais le décollage et l'atterrissage de ces appareils hybrides pourra toujours se faire à la verticale, puisque, comme l'explique le directeur principal au développement des affaires chez Bell Helicopter, Michel Legault, «les moteurs sont situés dans des nacelles qui pivotent pour être positionnées à la verticale «.

Mis au point avec l'entreprise italienne Augusta, le BA609 a déjà trouvé des acheteurs. Les Américains s'en sont déjà procuré plus d'une centaine en version militaire. Il faudra cependant attendre encore quelques années avant de voir un BA609 traverser le ciel canadien.

Développements technologiques

Beaucoup moins spectaculaire, mais combien nécessaire, l'entreprise travaille également à rendre ses hélicoptères davantage sécuritaires, puisque les appareils doivent souvent se poser à des endroits où il n'y a pas d'infrastructures et beaucoup d'obstacles.

Bell met au point des systèmes d'alerte permettant d'anticiper les dangers et de savoir ce qui se dessine à l'horizon lorsque la visibilité est réduite. «Nous travaillons également à rendre la structure de l'appareil de plus en plus résistante et robuste», ajoute Michel Legault.

La réduction des coûts de production est une préoccupation importante chez Bell. «Nous cherchons à améliorer la productivité en effectuant plus de travail en moins de temps, affirme le directeur au développement des affaires. Par exemple, avec l'utilisation de matériaux composites, on est désormais capables de fabriquer en une seule pièce ce qui auparavant en prenait 100». Et l'entreprise investit plusieurs millions de dollars afin de s'équiper d'outils spécialisés permettant de réduire les étapes de production.

La préoccupation environnementale est également au coeur des développements technologiques de l'entreprise. «Nous travaillons avec de nouveaux matériaux, par exemple la fibre de carbone, ce qui fait que nous n'avons plus besoin de traitement anticorrosion très nocif pour l'environnement. «

Bell tente également d'élaborer des processus de fabricationqui demandent moins d'énergie et, comme tous les avionneurs, s'acharne à réduire la consommation d'essence. Selon Michel Legault, l'hélicoptère de 2020 sera beaucoup plus léger et sa masse à vide aura considérablement diminué.

Pour faire avancer toutes les innovations, Bell travaille depuis plus d'une dizaine d'années en étroite collaboration avec les universités, les centres de recherche et le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ). L'entreprise compte 2400 employés dans son usine de Mirabel, dont 400 ingénieurs. Même si Michel Legault ne souhaite pas dévoiler le pourcentage de son budget consacré à la R&D, il assure que peu d'entreprises investissent autant que Bell Helicopter.