N'avoir que 23 ans et posséder un tel parcours d'expériences - études, voyages, travail et engagement social - suscite l'admiration et mérite d'être souligné. Au cours du 12e gala Forces Avenir, qui s'est déroulé à Sherbrooke le 10 novembre dernier, le titre de Personnalité par excellence a été attribué à un jeune leader, Alexandre Maurice.

En tout, lors de ce gala, 13 lauréats de l'Avenir qui se sont démarqués au niveau universitaire ont été choisis parmi de nombreux candidats, dans diverses sphères d'activités. Passion et engagement sont le dénominateur commun de ces jeunes Québécois prêts à prendre la relève dont fait partie Alexandre Maurice, à qui La Presse et Radio-Canada décernent le titre de Personnalité de la semaine.

Les défis d'Alexandre

On l'a joint chez Procter&Gamble à Toronto, où il occupe un poste en technologie de l'information appliquée à la logistique. Montréalais pure laine, Alexandre Maurice pratique ce qu'il défend comme principe: la diversité linguistique, les défis professionnels. Doté, dit-il, d'une grande capacité d'adaptation à tous les milieux, il admet, pince-sans-rire: «Le principal choc que je vis actuellement est de passer de la vie d'étudiant à la vie professionnelle. Je trouve cela à la fois captivant et... amusant. J'adore mon mode de vie actuel.» Il s'estime chanceux de pouvoir bénéficier d'une telle expérience professionnelle dans la Ville reine.

Il vient à peine de terminer un baccalauréat en génie mécanique à l'École polytechnique de Montréal. Auparavant, il avait fait un stage chez L'Oréal à Paris, où il s'était attiré l'admiration et la confiance de ses patrons en réalisant le mandat de créer une solution novatrice afin d'améliorer la performance énergétique des usines de la multinationale française.

Pour ce qui est de son engagement sur le plan international, la force que se découvre cet ingénieur, passionné de gestion, est celle des ressources humaines; la réunion d'équipe, le lancement de projets emballants, le désir d'insuffler son énergie et celui d'atteindre le but fixé. Il a participé notamment à un projet humanitaire au Costa Rica (en espagnol); il a accompagné une délégation d'étudiants à une simulation politique aux Nations unies.

Il devient cette année président du conseil d'administration du projet Poly-Monde, que l'École polytechnique a lancé il y a 21 ans. C'est le seul projet de ce genre offert aux étudiants du baccalauréat en génie. «Cette mission est un complément à la formation d'ingénieur.» En 2009, il a dirigé la mission Poly-Russie. En 2010, ce fut la mission industrielle Poly-Monde au Danemark et aux Pays-Bas. «On peut mieux comprendre le développement durable, la meilleure façon d'intégrer l'environnement avec le social et l'industrie.» Voilà un terrain où il est dans son élément. Citoyen du monde, le jeune homme compte mener des équipes multiculturelles en tenant compte des similitudes et des différences entre les cultures.

Le passé et l'avenir

«Il est indispensable de reconnaître nos faiblesses en tant que nation, et c'est souvent en observant ce qui se passe ailleurs, dans d'autres pays, qu'on peut en tirer des modèles, adapter des éléments qui vont nous servir», dit-il.

Tout cela est expliqué, raconté avec ferveur! Alexandre Maurice est volubile. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. «J'étais un enfant timide. Très timide. Petit à petit, j'ai appris l'importance de bien communiquer. C'est indispensable quand il faut parler devant un groupe, distribuer des tâches.»

Il a toujours aimé l'école, il a été encouragé par ses parents qui lui ont appris la rigueur: «Et surtout de ne pas faire les choses à moitié.» Il s'est engagé à fond au cégep dès qu'on le sollicitait pour un projet; mais c'est à l'université qu'il a donné sa pleine mesure. «Oui, j'ai de l'énergie, mais mettre du temps et des efforts dans ce qui nous tient à coeur, c'est facile. S'investir dans un projet qui vient nous chercher à l'intérieur de nous, dans lequel on acquiert une passion, c'est le secret.»

Il ne cherche pas à prendre le leadership à tout prix lorsqu'il s'engage dans une équipe. Mais c'est plus fort que lui: «Si je participe à une initiative, même si ce n'est pas moi qui l'ai lancée, quand je m'insère dans un groupe, je veux toujours m'engager davantage. J'en deviens parfois le leader pour rendre le projet plus performant. Et je dois avouer que j'apprécie de voir mes idées se réaliser.» Le génie mécanique est un levier qui lui permet d'aller au bout de ses projets de gérance humanitaire et économique. «Nul doute qu'Alexandre possède tous les atouts nécessaires pour devenir un excellent ingénieur gestionnaire», a déclaré Bernard Lamarre, président du conseil d'administration de l'École polytechnique de Montréal.

«Je suis préoccupé, dit Alexandre Maurice, par le caractère durable des projets dans lesquels je m'engage. En tant que futur gestionnaire, j'entends bien utiliser mon pouvoir de décision pour mener à bien cet objectif.»

Faire avancer les choses. Il est clair que son leadership naturel va lui faciliter la tâche.