Elle a fondé, en 2002, l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ). Elle a réussi, la semaine dernière, le tour de force de réunir dans un gala plus de 500 personnes, en majorité des femmes spécialistes de la finance. Aujourd'hui, Andrée Corriveau assure à merveille son rêve.

L'AFFQ propulse les femmes compétentes en finance à l'avant-scène des grandes autorités financières du monde et crée un réseau indispensable. L'Autorité des marchés financiers lui a confié le mandat d'organiser la 35e conférence annuelle de l'Organisation internationale des commissaires de valeurs (OICV). Cette rencontre se tiendra à Montréal du 6 au 10 juin et réunira plus de 600 personnes.

Pour son leadership en matière d'organisation et de communication, La Presse et Radio-Canada ont choisie Andrée Corriveau Personnalité de la semaine.

Communicatrice d'abord

Andrée Corriveau n'est pas liée directement à la finance par des études ou un cheminement rectiligne. C'est un univers qui est entré dans sa vie à la suite d'une série de circonstances et d'expériences.

«Parfois, la vie n'est pas une route en ligne droite», dit-elle. Mais le destin fait bien les choses puisqu'elle adore ce qu'elle fait, et apprécie chaque défi qui se présente à elle.

Avec une formation en sciences politiques et en communication, elle a pu, au fil des ans, se tailler une place enviable auprès de décideurs politiques et de financiers. Ce sont les rôles divers qu'elle a joués en politique à titre d'attachée de presse et même de directrice de cabinets de ministres, durant quatre ans, qui ont eu un impact sur sa carrière exceptionnelle. Elle a aussi été pendant cinq ans à la direction du Centre financier de Montréal et s'est attachée naturellement à la promotion de Montréal à l'étranger.

Grande voyageuse, Andrée Corriveau a besoin de bouger, d'affronter des défis qui peuvent paraître parfois extrêmement difficiles. «Quand c'est ardu, je travaille encore plus fort. J'ai envie de faire de grandes choses. J'aime surtout le réseautage et partager mes ressources avec d'autres.» Elle considère que les femmes ont fait du chemin en matière d'égalité dans un domaine aussi pointu que celui des finances, mais qu'il reste des choses à gagner.

Féministe, elle n'est pas une guerrière : «Je ne suis pas contre les hommes!» Elle précise que c'est avec leur collaboration, d'une certaine manière, que les femmes vaincront les derniers obstacles. «On a une place à prendre, c'est tout.»

Logique et artiste

Irréductible optimiste, elle a son franc-parler. Alors qu'elle est directe, droite, énergique et déterminée, son leadership est rassembleur. «Je suis une femme sur qui on peut compter, qui va remplir ses engagements quoi qu'il arrive.» Elle est exigeante, aussi. «J'attends de mes collaborateurs la disponibilité et la loyauté.» Ce sont des vertus qu'elle met elle-même en pratique.

Avec une certaine hésitation, elle avoue : «Je suis plus artiste que rationnelle...» Un jour, la tentation de l'entrepreneuriat lui est venue. Mais c'est la force de son côté artiste et altruiste qui a pris le dessus.

Elle peut sans doute donner beaucoup à son travail parce qu'elle est célibataire, mais de nombreux neveux et nièces éclairent sa vie.

Aînée de deux frères et deux soeurs, elle a su très tôt reconnaître son tempérament «garçon manqué», elle qui est sportive, fonceuse, et finalement aussi imaginative qu'active.

«Peut-être suis-je aussi responsable parce que je suis une aînée de famille, mais je ne me suis jamais sentie exploitée et j'ai été une véritable enfant adorée.»

Elle témoigne de l'ouverture d'esprit exceptionnelle de ses parents, père médecin, mère peintre, qui ont su créer l'équilibre entre le désir de liberté de leurs enfants et la discipline indispensable.

Elle est née à Lévis, où elle a vécu 23 ans. Très jeune déjà, elle rêvait de réussir sa vie, de faire une carrière internationale. Le symbole de cette réussite était de posséder, un jour, «un appartement tout blanc à New York».

Entre deux épisodes d'études, elle est partie sac au dos et a visité l'Europe et l'Afrique pendant un an. Une aventure qui lui a donné la piqûre des voyages. «Je voulais tout comprendre, bien sûr. Mais aussi prendre la vie.» À bras-le-corps.

Installée à Bromont, où elle joue un rôle de citoyenne active, à 55 ans, elle maintient vivantes ses passions : les chevaux, le golf, le ski. «Je suis une fille de plein air. J'adore jouer dehors.»

Si elle aime la liberté, les voyages et une vie sociale active, à Bromont, c'est la bulle, l'ancrage.

Un lieu sûr où se reposer après un long congrès. Un endroit familier et chaleureux où déposer ses bagages lorsqu'elle rentre du vaste monde, entre le Liban, New York et Dubaï.

Quand c'est ardu, je travaille encore plus fort. J'ai envie de faire de grandes choses. J'aime surtout le réseautage et partager mes ressources avec d'autres.