Michel Bissonnet est revenu en politique municipale de manière triomphale lorsqu'il a été élu maire de l'arrondissement de Saint-Léonard. Une victoire écrasante, remportée au terme d'un scrutin marqué par un taux de participation famélique.

M. Bissonnet a récolté 11 450 votes, hier, pour une proportion hallucinante de 94,3% des suffrages. Son plus proche rival, Livio DiCelmo, de Projet Montréal, a récolté 309 voix. Le quart des électeurs ont pris part au scrutin.

Accompagné du maire Gérald Tremblay, M. Bissonnet a longuement remercié ses partisans, hier soir, dans une salle de réception de Saint-Léonard.

«Au cours de ces 30 dernières années, j'ai été accessible, j'ai été disponible, et les gens me reconnaissent, a-t-il expliqué. Je prends ça comme un vote d'amitié.»

M. Bissonnet revient à un poste qui lui est familier. Il a été maire de Saint-Léonard de 1978 à 1981, avant d'être élu à l'Assemblée nationale sous la bannière du Parti libéral.

Portant les couleurs de l'Équipe Tremblay-Union Montréal, il succède à Frank Zampino, qui a démissionné plus tôt cette année pour retourner dans le secteur privé. Il prêtera serment cette semaine.

«Ma priorité, c'était que nous continuions à avoir une gestion budgétaire rigoureuse, a-t-il affirmé. Nous allons aussi nous pencher sur la revitalisation de la rue Jean-Talon et améliorer les services aux citoyens.»

Le chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, a trimé dur pour aider son candidat, Livio DiCelmo. Porte-à-porte, rencontres, participation aux fêtes de quartier, les deux hommes espéraient gagner du terrain dans ce château fort de l'Équipe Tremblay, un an avant les élections générales de novembre 2009.

Déçu du résultat? M. DiCelmo était plutôt philosophe. «Notre but, c'était de faire connaître notre parti», a-t-il dit, hier soir.

Le vainqueur de l'élection espérait un taux de participation de 50%. Il n'aura obtenu que 50% de son souhait : sur les 48 000 électeurs inscrits dans Saint-Léonard, à peine 12 000 ont voté.

En fin d'après-midi, à l'école Antoine-de-Saint-Exupéry, les deux gymnases aménagés pour recevoir les citoyens étaient pratiquement vides. Des employés électoraux lisaient des magazines pour passer le temps.

En une demi-heure sur les lieux, La Presse n'a aperçu qu'une personne de moins de 40 ans, une candidate. Melina Maiorana, une étudiante de 22 ans, portait les couleurs de Vision Montréal. Venue serrer quelques mains le jour du vote, elle s'est dite déçue du faible taux de participation.

«Ce sont des élections partielles et, avec les élections fédérales qui entrent en jeu, les gens sont confus, a-t-elle constaté. Je suis allé voir dans un point de vote, et un monsieur m'a dit qu'il pensait venir voter pour le fédéral.»

Lutte serrée à Ahuntsic-Cartierville

L'autre élection partielle, dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, a été beaucoup plus chaudement disputée. C'est finalement la candidate de Vision Montréal, Hasmig Belleli, qui a remporté le siège de conseillère. Elle a recueilli 2244 votes, une soixantaine de plus que Michel Hamel, de l'équipe Tremblay-Union Montréal. La gagnante occupera le siège du conseiller Pierre Lapointe, décédé en avril dernier.