Six ans après avoir été lancé par le maire déchu Gilles Vaillancourt, le projet de complexe culturel et sportif de Laval prend forme. L'entrepreneur Pomerleau vient de décrocher le contrat de construction. L'annonce officielle est prévue lundi prochain, a appris La Presse.

Le projet avait d'abord été annoncé à 120 millions. Mais il a connu deux hausses importantes jusqu'à la révision de l'estimation à 200 millions, le printemps dernier. La proposition retenue ne dépasserait pas ce plafond.

Malgré les augmentations de coûts, le soutien financier du gouvernement du Québec est demeuré inchangé, soit 46,3 millions. De son côté, evenko - une propriété de la famille Molson, qui détient également le Canadien de Montréal -, en serait le gestionnaire et maintiendrait sa participation à quelque 32 millions.

Pomerleau a été choisi au terme d'un processus de propositions auquel ont participé trois autres soumissionnaires (Astaldi, Verreault et Magil/QMD). Comme entrepreneur général, Pomerleau est associé aux entreprises sous-traitantes Cannon Design, Martin Marcotte Beinhaker, Beaudoin Hurens ainsi que Pasquin St-Jean. L'attribution du contrat qui relève de l'organisme municipal La Cité de la culture et du sport de Laval a été supervisée par la Société québécoise des infrastructures.

Clés en main

Pomerleau hérite d'un contrat clés en main. Cela signifie qu'il doit produire les plans et devis de l'amphithéâtre - que l'on identifie comme étant la Place Bell - , le construire et financer le chantier jusqu'à la remise des clés. Une équipe est déjà au travail; un appel chez Pomerleau a permis d'identifier la responsable du dossier.

Le projet a connu de multiples turbulences. Outre l'explosion des coûts, notamment à cause d'investissements nécessaires qui n'avaient pas été rendus publics (20 millions de stationnement et 8 millions d'équipement, par exemple), il y a eu le changement de site et une démarche judiciaire de Québecor.

À son arrivée à l'hôtel de ville, le maire Demers avait demandé une analyse du dossier, indiquant qu'il ne voulait pas donner son accord «à l'aveuglette». De plus, le maire Demers avait demandé une aide supplémentaire du gouvernement du Québec, arguant que les amphithéâtres de Québec et Trois-Rivières bénéficiaient d'un soutien représentant 50% de la facture finale. Dans le contexte d'austérité budgétaire, la revendication de M. Demers est restée lettre morte.

Malgré tout, le chantier fera l'objet d'une annonce officielle à laquelle doit participer le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.