Les vérificateurs du gouvernement du Québec n'ont pas trouvé d'irrégularités à la Ville de Laval dans le dossier de l'amphithéâtre, mais leur mandat a été élargi jeudi à la Cité de la culture et du sport, organisme paramunicipal responsable de la future Place Bell, a appris La Presse.

«Nous ne voulons passer à côté de rien. Nous voulons vérifier horizontalement et verticalement. Étant donné les sommes en jeu et la sensibilité particulière à Laval, notamment depuis la démission du maire Vaillancourt, nous voulons vraiment faire le maximum, avoir le plus d'information possible», a dit en entrevue à La Presse le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, qui a signifié jeudi à la Cité sa décision de lui envoyer ses vérificateurs.

Irrégularités ou pas, le ministre estime que la Ville a manqué de transparence en ne révélant pas dès le départ sa véritable contribution au montage financier. Des mois de février à novembre derniers, la Ville a indiqué que sa contribution au projet serait de 42 millions sur un coût de construction de 120 millions, alors qu'elle savait que sa contribution serait de 74 millions. «Ce n'est pas bon pour la perception, dit le ministre. Ils auraient dû le dire dès le départ. Ça n'aide pas à la confiance. Dans un souci de transparence et pour rétablir la confiance entre le monde municipal et les citoyens, tout le monde a avantage à dire tout de suite le véritable montage financier.»

Les vérificateurs de Québec ont le mandat de scruter les décisions de Laval dans le dossier de l'amphithéâtre par rapport aux règles du ministère des Affaires municipales. Si la vérification ne démontre pas d'irrégularités, le ministre Sylvain Gaudreault maintiendra la subvention de 46 millions de Québec, qui ne paiera pas un sou de plus. En vertu de l'entente, les dépassements de coûts seront supportés par Laval.

«Les contributions supplémentaires de la Ville sont des choix politiques, dit le ministre. On peut les remettre en question d'un point de vue politique, ce n'est pas à moi de le faire. Si les citoyens trouvent que la contribution de la Ville est trop forte, c'est à eux de juger. Il y aura des élections pour ça en novembre 2013. Sur le plan légal, nous constatons qu'il n'y a pas eu d'irrégularités, mais les vérifications continuent. Chaque fois que nous allons pouvoir faire un pas de plus dans la vérification, nous allons le faire. C'est ce que les gens attendent de nous.»

La vérification ne s'étendra pas à l'appel d'offres de la Cité, qu'a remporté le gestionnaire evenko, car cet appel d'offres est contesté devant les tribunaux par Québecor. «Il faut être très prudent avec ce qui fait l'objet d'un litige devant la cour, nous ne pouvons pas vérifier ça», indique le ministre.