Afin d'implanter plus de transparence dans l'administration de l'agglomération de Longueuil, la Ville de Saint-Lambert demande à Québec de créer sur la Rive-Sud le même comité de vérification que celui instauré sur l'île de Montréal en juin dernier.

Les villes défusionnées de la banlieue de Montréal l'avaient réclamé. La ministre des Affaires municipales et des Régions, Nathalie Normandeau, a accédé à leur demande en instaurant en juin ce comité mandaté pour faire le lien entre le conseil d'agglomération de Montréal et le vérificateur général. Au moins deux membres des municipalités reconstituées de l'île de Montréal siègent à ce comité. 

Lors d'une rencontre avec les médias, mercredi matin, le maire de Saint-Lambert, Sean Finn, a dit vouloir la même chose sur la Rive-Sud. Il pense que de la sorte, Saint-Lambert pourra vérifier si les taxes des Lambertois consacrées à l'agglomération de Longueuil sont bel et bien utilisées pour des objectifs d'agglomération et non pour des services et des équipements de la Ville de Longueuil.

«Si c'est bon pour Montréal, ce devrait l'être aussi pour la Rive-Sud», a dit le maire Finn, qui réclame aussi une vérification indépendante des comptes de l'agglomération.

«Tel que la ministre l'a mentionné en commission parlementaire, le printemps dernier, si un minimum de consensus est obtenu par l'agglomération sur une ou des propositions servant à améliorer le fonctionnement de cette dernière, le ministère s'est toujours dit ouvert à les recevoir», a réagi Louise Quintin, porte-parole du MAMR.

Par ailleurs, la consultation populaire initiée cet été par le maire Finn pour soutenir son souhait de retenir une partie de la quote-part due chaque trimestre par sa ville à l'agglomération de Longueuil n'a pas été un grand succès. Seulement 3500 personnes ont signé le registre. Du coup, Saint-Lambert fait marche arrière et paiera dorénavant ce que l'agglomération lui réclame. La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville reste donc seule «en guerre» contre l'agglomération, n'ayant pas payé sa quote-part du mois d'août à l'agglomération et ne souhaitant plus le faire tant que Québec n'aura pas changé «la gouvernance» de l'agglomération.

Le maire Finn a aussi révélé qu'il avait commandé et payé de sa poche un sondage réalisé afin que le conseil municipal connaisse les attentes des citoyens sur les moyens pris par leur municipalité pour communiquer avec eux. Le maire n'a pas voulu dire combien le sondage lui a coûté. Il ne veut pas se faire rembourser par la Ville car «Saint-Lambert n'a pas de budget pour ça», dit-il.

Rien dans la loi municipale du Québec n'empêche un maire de faire des dépenses pour sa ville sans être remboursé. Mais disons que ce n'est pas courant. «C'est comme ça que je fonctionne», a dit M. Finn à La Presse.

Enfin, l'administration Finn prépare le budget 2009. Le maire ne sait pas encore si l'initiative très décriée l'hiver dernier de ne pas déneiger certains trottoirs sera reconduite. Il y a des chances qu'elle ne le soit pas, Sean Finn estimant que Saint-Lambert a une «très bonne situation financière» et souhaitant «maintenir le niveau de services».

Il est conscient que le fait de ne pas déneiger certaines portions de rue peut être dangereux pour les aînés, les enfants ou les femmes enceintes mais avant de prendre une décision, il veut que le conseil municipal réfléchisse encore sur cette question qui, dit-il, n'est pas seulement financière.