Le gouvernement Marois est déterminé à ne pas reprendre une seconde fois le douloureux exercice des réductions de dépenses auquel il a été condamné ce printemps. Si les revenus continuent de piquer du nez, le retour au déficit zéro risque d'être décalé d'un an.

Pauline Marois a ouvert la porte elle-même, lundi soir, devant un groupe sélect d'une quinzaine de gens d'affaires réunis à son cabinet de Montréal. Au cours des échanges, Mme Marois, en choisissant avec attention ses mots, a abordé le sujet, demandant à ses interlocuteurs quelle serait leur réaction si Québec, à cause du contexte économique défavorable, devait abandonner l'objectif de l'équilibre budgétaire pour 2013-2014.

Les réactions furent «partagées», plusieurs ont souligné les sacrifices déjà consentis pour arriver à cet objectif, confiera un des participants à la réunion qui réunissait des gros canons de la communauté d'affaires, notamment Louis Vachon de la Banque nationale, Alain Bouchard de Couche-Tard, Me Marcel Aubut de Heenan Blaikie Aubut, et Eric Bédard pour Fasken Martineau. Certains ont souligné que les perspectives de croissance de leur secteur n'étaient pas aussi moroses que les prévisions des institutions financières pour 2013-2014.

Elle n'a pas parlé d'une décision imminente, «n'a pas ouvert son jeu», n'a pas laissé entrevoir que c'était son plan de match, mais à l'évidence, elle voulait mesurer la température de l'eau, prévoir l'éventualité, résumera un participant.

Marceau nie vigoureusement

À Québec, Nicolas Marceau a nié vigoureusement que Québec considère le retour aux déficits, «l'équilibre budgétaire, c'est trop important pour les Québécois», a-t-il soutenu à La Presse, ajoutant qu'il n'était pas au courant des échanges de Mme Marois, en privé, lundi soir. Aujourd'hui, le gouvernement niera sans détour cette intention, prévient-on à l'avance, ce serait ouvrir la porte à des pressions importantes pour renoncer aux coupes annoncées. Ce sera une tout autre affaire l'automne prochain, toutefois.

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