L'ancien chef du Parti québécois André Boisclair a assuré ses vieux jours lorsqu'il a été désigné délégué du Québec à New-York, le 7 novembre dernier.

L'ex-leader du PQ a en même temps été nommé sous-ministre adjoint au ministère des Relations internationales (le ministère de Jean-François Lisée). Du coup, M. Boisclair acquiert une permanence à vie dans la fonction publique et a accès au généreux régime de pension des administrateurs d'État.

Étrangement, le communiqué de presse qui annonçait la nomination de M. Boisclair était annoncée ne parlait pas de son poste de sous-ministre adjoint, mais uniquement de son poste à New-York.

Ces nominations à des postes politiques à Paris, New York ou Londres ne sont jamais assorties d'une permanence dans la haute fonction publique. Jointe par La Presse, Shirley Bishop, directrice des communications au cabinet de Mme Marois, a reconnu qu'on n'a pu trouver aucun précédent où un nouveau délégué général s'est vu accorder la permanence dans la fonction publique.

Un premier ministre battu peut demander que certains proches collaborateurs soient ainsi «titularisés» - ce fut le cas récemment pour Chantale Landry et Isabelle Jean, au départ de Jean Charest, et pour Denis Hardy et Brigitte Pelletier quand Bernard Landry avait quitté son poste, en 2003. Le nouveau directeur des communications du Conseil exécutif, Hubert Bolduc, a aussi bénéficié d'une permanence automatique avec son traitement annuel de 200 000$. Sous les libéraux, celle qui occupait ce poste, Marie-Claire Ouellet, avait bénéficié du même traitement. À son départ, en septembre, elle gagnait 186 000 $.

Une source a comparé pour La Presse les décrets de nomination de John Parisella par le gouvernement Charest, en novembre 2009, et de celle de M. Boisclair le 7 novembre dernier.

Le décret concernant M. Parisella prévoyait que, à son départ, le gouvernement lui paierait le temps travaillé et une allocation de transition, sans lui donner accès à la fonction publique québécoise

L'article 6,2 du décret de nomination de M. Boisclair précise que le gouvernement «peut remplacer en tout temps M. Boisclair, qui sera réintégré parmi le personnel du Ministère au traitement qu'il avait comme délégué général à New York».

L'ancien chef péquiste obtient ainsi l'assurance d'un revenu indexé d'environ 170 000 $ par année. Mais il y a plus: son régime de retraite, auquel il contribue au rythme de 2% par année, assure une retraite hors normes. Les cotisations des hauts fonctionnaires ne sont pas assujetties à un plafond. Il aura droit à sa pleine retraite, sans pénalités actuarielles, dès qu'il aura atteint l'âge de 55 ans, en 2021.