Pauline Marois n'y échappera pas: les considérations géographiques pèsent lourd dans la formation d'un Conseil des ministres. Elles lui causeront tout un casse-tête sur la Rive-Sud et lui imposeront quelques nominations. Agnès Maltais, Yves-François Blanchet, Pascal Bérubé, Suzanne Proulx et Réjean Hébert ont presque de facto une place autour de la table du cabinet.

Un premier ministre cherche en effet à ce que chaque région soit représentée au Conseil des ministres. Si cette règle non écrite est respectée, des choix sont prévisibles pour Pauline Marois. Elle doit dévoiler la composition de son cabinet demain.

Seule élue péquiste à Québec, Agnès Maltais aura à coup sûr sa limousine. Yves-François Blanchet est l'unique député du Centre-du-Québec, bien qu'une partie de sa circonscription de Johnson se trouve en Montérégie. Il recevra donc probablement un coup de téléphone de la chef.

En Estrie, Pauline Marois a deux députés, mais le choix est simple. Le Dr Réjean Hébert est destiné à devenir ministre de la Santé. Le PQ a également deux élus en Mauricie. Comme Luc Trudel est une recrue, Noëlla Champagne a des chances d'entrer au Saint des Saints même si elle n'est pas une députée habituée aux projecteurs.

Pauline Marois a déjà déclaré que Léo Bureau-Blouin - le plus jeune député de l'histoire de l'Assemblée nationale - ne sera pas ministre. Hormis sa circonscription de Laval-des-Rapides, le PQ n'en a remporté qu'une seule autre dans l'île Jésus: Sainte-Rose. Suzanne Proulx pourrait donc se retrouver à la tête d'un ministère même si elle n'a aucune expérience parlementaire. Elle était jusqu'à tout récemment directrice du Comité sectoriel de main-d'oeuvre de la métallurgie.

Le PQ a remporté toutes les circonscriptions de l'Est à partir de Rimouski. Il faut s'attendre à ce qu'un portefeuille soit donné à Pascal Bérubé, qui fait partie de la relève. Sur la Côte-Nord, Lorraine Richard ou Marjolain Dufour devrait avoir une place au conseil des ministres.

Le PQ a raflé les trois circonscriptions de l'Abitibi-Témiscamingue, mais le seul député expérimenté est le vétéran François Gendron. Le doyen a déjà fait savoir que le poste de président de l'Assemblée nationale ne l'intéresse pas. Il peut espérer un ticket pour le cabinet.

Saguenay-Lac-Saint-Jean et Montérégie

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est lui aussi peint en bleu péquiste. Pauline Marois doit faire ses choix parmi cinq députés, dont Stéphane Bédard, Alexandre Cloutier et Sylvain Gaudreault. Ils ne pourront pas tous devenir ministres, car les régions doivent être représentées de façon équitable.

Il y a aussi embouteillage en Montérégie. Plusieurs députés sont ministrables: Bernard Drainville, Marie Malavoy, Pierre Duchesne, Élaine Zakaïb, Martine Ouellet, Bertrand Saint-Arnaud, Stéphane Bergeron... C'est un autre casse-tête pour Pauline Marois.

La tâche est plus simple dans Lanaudière et les Laurentides. Véronique Hivon (Joliette) et Nicolas Marceau (Rousseau) sont pressentis respectivement à la Justice et aux Finances.

Montréal ne sera pas en reste. Jean-François Lisée aura sûrement son ministère. Deux femmes sont susceptibles d'être également nommées: Diane De Courcy, ex-présidente de la Commission scolaire de Montréal, et Nicole Léger, fidèle alliée de Mme Marois. D'autres options s'offrent à la première ministre, comme Maka Kotto et Daniel Breton.

Le PQ n'a aucun élu en Outaouais. Pauline Marois devra lui trouver un parrain provenant d'une région voisine.