Les adversaires de Justin Trudeau, favori dans la course à la direction du Parti libéral, l'accusent de tenir deux discours sur l'utilité du registre des armes d'épaule, aboli dans la controverse par le gouvernement Harper au printemps.

De passage à Hawkesbury, dans l'Est ontarien, vendredi, M. Trudeau a déclaré que le registre des armes d'épaule, tel qu'il a été conçu, avait été un échec. Pourtant, M. Trudeau avait voté contre le projet de loi du gouvernement Harper pour l'abolir au printemps.

«Le registre des armes d'épaule tel qu'il était fut un échec et je n'ai pas l'intention de le ressusciter», a notamment affirmé M. Trudeau dans la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, qui a basculé dans le camp des conservateurs en 2006 notamment à cause de l'impopularité du registre des armes d'épaule chez les agriculteurs.

«Je n'ai pas l'impression qu'il y a une contradiction entre le fait de garder nos villes sécuritaires tout en permettant cette facette importante de l'identité canadienne qu'est la possession d'une arme à feu», avait ajouté Justin Trudeau.

Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a affirmé sur son compte Twitter que le jeune député libéral dit une chose en milieu urbain et son contraire lorsqu'il fait campagne en milieu rural. «Si Justin Trudeau voulait mettre fin au registre des armes d'épaule, il aurait pu travailler avec nous pendant plusieurs années pour y arriver. Il dit une chose au Canada rural et une autre chose à la Chambre (des communes)», a dit le ministre.

Selon le leader parlementaire du NPD, Nathan Cullen, M. Trudeau fait une volte-face spectaculaire en pleine course à la direction. «J'étais au Québec en fin de semaine et on se demandait lequel des deux Trudeau nous voyons maintenant. Nous voyons qu'il change de position en plein milieu d'une course à la direction, et M. Trudeau a des explications à donner», a dit M. Cullen.

M. Trudeau fait campagne cet après-midi à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il doit rencontrer les médias vers 13h40.