La lune de miel entre le chef néo-démocrate Thomas Mulcair et les électeurs canadiens semble tirer à sa fin.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui était à égalité avec le Parti conservateur en tête des intentions de vote en mai dernier, vient de chuter au deuxième rang, indique un sondage de la firme Nanos Research, d'Ottawa.

Le Parti libéral du Canada (PLC) a grugé les appuis du NPD, surtout au Québec, où la possible candidature de Justin Trudeau ou de Denis Coderre à la direction du parti lui a fait gagner huit points.

Ce coup de sonde, mené du 7 au 12 juillet dernier dans tout le Canada, place le Parti conservateur de Stephen Harper en tête des intentions de vote, avec 33,6% des voix. Le NPD suit à 30,3%, devant le Parti libéral du Canada (PLC) à 26,5%.

Le premier ministre Stephen Harper garde un net avantage sur les autres chefs de parti: il est de loin perçu comme le leader le plus compétent et ayant la meilleure vision pour le Canada, selon le sondage.

Cette enquête téléphonique a été menée auprès de 954 électeurs canadiens décidés, choisis de façon aléatoire. Le sondage est précis à 3,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20, indique Nik Nanos, président de Nanos Research.

«Thomas Mulcair a réussi à créer une tempête parfaite contre le gouvernement conservateur au cours du printemps. Mais les intentions de vote reviennent à un niveau plus normal à mesure qu'on s'éloigne du congrès à la direction du NPD [qui a couronné M. Mulcair, en mars dernier]», dit Nik Nanos.

L'opposition officielle a ébranlé le gouvernement Harper sur trois fronts durant la dernière session parlementaire, estime M. Nanos: l'achat controversé des avions de chasse F-35, l'enquête d'Élections Canada sur les tactiques électorales des conservateurs et la sortie de Thomas Mulcair contre les sables bitumineux de l'Alberta.

La bataille du Québec

Le sondeur affirme que la bataille politique la plus importante prend place au Québec, où l'annonce du retrait de Bob Rae de la course au leadership du PLC, en juin, a propulsé les appuis au parti. En deux mois, les libéraux ont gagné 8 points au Québec, passant de 17% à 25% des intentions de vote.

Le NPD, qui a balayé le Québec en faisant élire 59 députés aux élections de mai 2011, domine toujours la province, avec l'appui de 38,8% des répondants. En raison de l'échantillonnage, la marge d'erreur du sondage est de 6,5 points de pourcentage au Québec, précise Nik Nanos. Le PLC obtient 25% d'appuis, le Bloc québécois, 17,2%, et le Parti conservateur, 16,8%.

La course à la direction au PLC risque d'avoir un impact déterminant sur l'avenir du parti au Québec - et peut-être même au Canada -, croit le sondeur. La seule possibilité d'une candidature de Justin Trudeau ou de Denis Coderre, deux des rares libéraux connus du grand public au Québec, donne déjà un second souffle au parti.

Jadis décrit comme une des plus puissantes machines de pouvoir en Occident, le PLC se trouve dans un état «catastrophique» au Québec, a admis cette semaine le vice-président du parti, Imran Ahmad.

Signe que rien n'est joué, un électeur canadien sur quatre n'a confiance en aucun leader fédéral, souligne Nik Nanos. Comme au printemps, la santé, l'emploi et l'économie demeurent les priorités des Canadiens, indique le sondage.

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Intentions de vote au Canada en 2012

Mai  / Juillet

Parti conservateur 33,5% / 33,6%

Nouveau Parti démocratique 33,6% / 30,3%

Parti libéral 24,9% / 26,5%

Bloc québécois 3,4% / 4,2%

Parti vert 2,4% / 4,4%

Indécis 16,2% / 20,5%

Marge d'erreur 3,1 points / 3,2 points

Source: Nanos Research