Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, estime que l'offre du président de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, d'investir «des dizaines de millions de dollars» dans la construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec est «vague» et «manque de sérieux».

À l'issue d'une réunion du caucus libéral, hier, M. Ignatieff s'est montré critique à l'égard du projet défendu par le maire de Québec, Régis Labeaume, estimant le tout mal ficelé. Il s'est aussi montré peu impressionné par la décision de M. Péladeau de financer en partie la construction du nouvel amphithéâtre, évaluée à 400 millions de dollars.

M. Ignatieff a donc adopté un ton plus ferme que les ministres québécois du gouvernement Harper, qui ont accueilli favorablement la décision du patron de Quebecor. «M. Péladeau dit qu'il va dépenser des dizaines de millions de dollars. Je veux bien, mais je ne peux rien faire en tant que législateur responsable avec une vague promesse d'un millionnaire. Ce n'est pas sérieux!» a laissé tomber M. Ignatieff.

Quant au projet dans son ensemble, le chef libéral a soutenu que les promoteurs doivent soumettre un plan «bien bouclé, bien chiffré, bien précis», ce qui n'est pas le cas, selon lui.

Secteur privé

Chose certaine, il est hors de question qu'un futur gouvernement libéral apporte quelque aide que ce soit à une entreprise privée pour obtenir une équipe de la LNH. «Aucun parti politique responsable ne va subventionner la Ligue nationale de hockey. C'est une entreprise commerciale qui réussit très bien.»

M. Ignatieff a affirmé de plus que, si le gouvernement fédéral investit dans la construction d'un aréna, le secteur privé devra être de l'aventure. Enfin, toutes les régions du pays devront être traitées de manière équitable. La construction d'un amphithéâtre multifonctionnel à Québec est l'un des nombreux projets mis de l'avant par le maire de Québec depuis son arrivée au pouvoir. Le gouvernement du Québec s'est engagé à payer 45% de la facture totale du projet, ce qui voudrait dire environ 180 millions de dollars. La Ville de Québec a pour sa part accepté d'investir 50 millions de dollars et a fait pression pour qu'Ottawa paie le reste, soit 180 millions. Le Bloc québécois exige que cette somme soit incluse dans le prochain budget fédéral.

Or, le gouvernement Harper soutient qu'il revient au secteur privé de payer la majeure partie de cette facture. Selon nos sources, Ottawa serait prêt à mettre tout au plus 20 millions de dollars sur la table.

Le Globe and Mail a rapporté cette semaine que, pour éviter la colère des provinces de l'Ouest, les conservateurs songent à puiser dans le programme PPP Canada, créé en 2008 et doté d'un fonds de 1,2 milliard. Toutefois, les règles de ce programme ne permettent pas actuellement de financer des installations sportives utilisées principalement par des athlètes professionnels. Or, le ministre des Finances, Jim Flaherty, s'est montré peu enclin à les modifier.