C'est un véritable déluge de commentaires négatifs et d'appels au boycottage qui a déferlé sur les réseaux sociaux après que La Presse eut relaté la bataille judiciaire que livre une petite entreprise pour pouvoir utiliser le mot «Oasis» dans sa marque de commerce.

Industries Lassonde, qui commercialise les jus Oasis, s'est battue devant la justice pour tenter d'empêcher les savons à l'huile d'olive Olivia's oasis d'être vendu sous ce nom.

Après avoir perdu sa bataille, Industries Lassonde s'est rendue jusqu'en Cour d'appel pour ne pas payer les frais d'avocat de la petite entreprise (100 000 $), ainsi que des dommages punitifs (25 000 $).

Des centaines d'internautes ont pris d'assaut la page Facebook de Lassonde pour y exprimer leur frustration envers la populaire entreprise de jus. Sur Twitter, le mot-clic #Oasis a été le plus utilisé par les utilisateurs montréalais pendant une partie de l'après-midi.

«J'aime vos jus, je déteste votre politique, je préfère boire de l'eau», a par exemple écrit Olivier Leclair, un internaute de la région de Montréal, sur la page Facebook de l'entreprise.

Des personnalités publiques se sont aussi jointes au mouvement.

«Moi j'en bois plus du jus Oasis bon. Ma façon de protester», a envoyé l'animateur Guy A. Lepage aux internautes abonnés à son compte Twitter.

Deborah Kudzman, propriétaire de Olivia's Oasis, s'est réjoui de voir tant d'internautes l'appuyer dans son combat contre Lassonde.

«C'est encourageant, le soutien que je reçois», a-t-elle affirmé. «Ça a été quelque chose de très long et pénible. Maintenant, ça me donne un petit élan d'encouragement de voir ça.»

Selon elle, l'ampleur de la vague de critiques risque de coûter plus cher à Lassonde que les 125 000 $ pour lesquels l'entreprise s'est battue.

De son côté, le fabricant des jus Oasis a répliqué sur la page Facebook de la marque vers 17 h.

«Nous sommes très sensibles à vos réactions. Nous avons tenté à plusieurs reprises pendant les procédures d'en arriver à une entente, mais sans succès», a écrit l'entreprise. «Nous entendons entamer dans les meilleurs délais d'autres démarches auprès de Madame Kudzman pour en arriver à une solution.»

Lassonde ajoute que son objectif n'a jamais été de nuire à une autre entreprise québécoise.

En 45 minutes, 75 internautes avaient répliqué à ce message, tous de façon négative.

Un phénomène appelé à se répéter

Selon Bruno Guglielminetti, spécialiste du monde numérique chez National, de telles vagues de mécontentement risquent de se multiplier dans un avenir proche.

«On n'a pas fini. Au Québec, on commence à voir les réseaux sociaux devenir de plus en plus mainstream», a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse.

M. Guglielminetti affirme que l'entreprise devrait rapidement profiter de cette visibilité pour s'expliquer et d'entreprendre un dialogue avec ses clients « que ce soit par un site web, une page Facebook ou un vidéo que le grand patron pourrait enregistrer».