Pour éviter les dérapages comme celui qui a marqué le 250e anniversaire de la bataille des plaines d'Abraham, les participants à un colloque de l'Institut de recherche sur le Québec (IRQ) veulent élaborer une politique de commémoration des événements historiques pour l'ensemble du Québec.

Selon Chantale Trottier, présidente du Mouvement national des Québécoises et des Québécois, également participante au colloque, une telle politique permettrait de déterminer à l'avance quels événements doivent être célébrés et de quelle manière. Dans le cas de l'anniversaire de la bataille des plaines d'Abraham, ces balises auraient permis de définir le type de manifestation à organiser de même que le ton, festif ou pas.

«Quand on a pas de véritable politique, quand on ne sait pas quel sens donner aux événements historiques, d'autres s'en chargent», a-t-elle précisé, faisant référence notamment à la déclaration du premier ministre Stephen Harper à l'effet que l'année 2008 était aussi le 400e anniversaire de la fondation du Canada.

L'absence d'une telle politique de commémoration a été déplorée par les participants au deuxième colloque de l'IRQ, «Quelque chose comme un grand peuple - le Québec et ses lieux de mémoire», qui s'est tenu samedi à Québec.

Selon Chantale Trottier, qui a offert l'allocution d'ouverture de l'événement, l'histoire est essentielle à la définition de l'identité québécoise.

C'est pourquoi elle trouvait important d'avoir cette réflexion lors du colloque, dans la foulée des fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec et de la commémoration de la bataille des plaines d'Abraham: «On considérait que l'histoire avait été le parent pauvre des festivités», souligne-t-elle.

«On trouvait donc important de faire ce retour sur l'histoire et de regarder quels sont les moments-clés du fondement de notre identité collective».

Estimant que la population québécoise connaît mal son histoire et que des pans entiers de la fondation du Québec sont occultés dans l'enseignement de cette matière, l'IRQ juge important de faire des liens entre l'identité québécoise et la mémoire collective.

Lors du colloque, les participants ont notamment discuté de la mémoire de la Conquête, du rôle de l'Église catholique au Québec, et de la manière de célébrer les 50 ans de la révolution tranquille.

Cette politique de commémoration sera élaborée par le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, en collaboration avec les chercheurs de l'IRQ. Une fois finalisée, le gouvernement du Québec sera approché pour en discuter.