À l'approche du quatrième anniversaire de sa première élection comme député de Lévis, le caquiste François Paradis est pressenti pour devenir le prochain président de l'Assemblée nationale.

L'ex-animateur télé a confirmé à La Presse, hier, son intention de poser sa candidature à ce poste convoité. Il aurait lui-même manifesté son intérêt pour la présidence, une fonction qu'il aurait préférée à un poste de ministre.

On s'attendait à ce que son collègue Marc Picard, qui a déjà été vice-président de la Chambre à l'époque où il représentait l'Action démocratique du Québec, hérite du trône du Salon bleu. D'autant que la présidence est généralement réservée à un élu d'expérience, comme on l'a vu depuis 1996 avec successivement Louise Harel, Jean-Pierre Charbonneau, Michel Bissonnet, François Gendron, Yvon Vallières et Jacques Chagnon. M. Picard a été élu pour la première fois en 2003.

François Paradis serait président après avoir siégé pendant quatre ans : il avait été élu lors de l'élection partielle du 20 octobre 2014 à la suite du départ de Christian Dubé, qui fait un retour en Chambre à la faveur du scrutin du 1er octobre. Il ne s'agirait toutefois pas d'une première.

En 1976, avec l'arrivée au pouvoir du Parti québécois (PQ), Clément Richard avait accédé à la présidence alors qu'il n'avait jamais mis les pieds au Salon bleu auparavant. Même chose pour le libéral Pierre Lorrain, en 1985. Et le péquiste Roger Bertrand avait une année d'expérience parlementaire au moment d'obtenir le poste en 1994.

Marc Picard pourrait bien obtenir un poste de vice-président de l'Assemblée nationale. Tout comme la libérale Maryse Gaudreault, qui était déjà vice-présidente dans la précédente législature.

UN PROCHE DE PÉLADEAU AVEC LEGAULT

François Legault, ex-ministre péquiste, est entouré de nombreux attachés politiques qui ont oeuvré au PQ : Stéphane Gobeil, Manuel Dionne et Florence Plourde étaient dans les cabinets péquistes sous Pauline Marois. Pascal Mailhot, proche conseiller de M. Legault, était chez Bernard Landry.

Mais aucune adhésion n'est aussi significative que celle d'Alexandre Ramacieri, un ancien du cabinet du ministre des Finances Nicolas Marceau. M. Ramacieri était de la garde rapprochée de Pierre Karl Péladeau lors de sa course à la direction du PQ. Sa décision de rallier la Coalition avenir Québec (CAQ) à titre de chef de cabinet, dans un ministère économique, vient confirmer la décision du patron de Québecor de ne pas revenir en politique active - une intention passablement claire dans son intervention à sa nouvelle radio internet, hier matin.

Comme attachée de presse, François Legault a choisi Valérie Noël-Létourneau, fille de l'ex-ministre et ex-député d'Ungava Michel Létourneau. Celle-ci avait été attachée de presse de Pascal Bérubé, ministre du Tourisme sous Pauline Marois et maintenant chef intérimaire du PQ. M. Bérubé avait sauté les plombs quand, un peu avant la campagne électorale, il avait su que son ex-collaboratrice deviendrait organisatrice de la CAQ dans la région de Québec. Ils se raccommodaient hier sur Facebook.

Un autre ex-péquiste reviendra, mais dans la haute fonction publique, pas dans un poste politique. Denis Dolbec, ex-chef de cabinet de Denis Coderre à Montréal, a toujours gardé contact avec la CAQ. Cet ancien chef de cabinet de Serge Ménard au PQ était dans l'orbite du policier Jacques Duchesneau quand il s'est présenté avec François Legault. Il a travaillé à la transition et à la préparation du gouvernement Legault depuis l'élection du 1er octobre.

photo Pascal Ratthé, archives le soleil

François Paradis est pressenti pour devenir le prochain président de l'Assemblée nationale.