Fraîchement nommé leader parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Sébastien Proulx n'exclut pas de se porter candidat à la succession de Philippe Couillard.

Le chef intérimaire Pierre Arcand se défend de lui avoir octroyé un avantage indu par rapport à d'autres potentiels aspirants à la direction du PLQ.

Les libéraux tiennent jeudi leur dernier conseil des ministres. La veille, M. Arcand annonçait que Sébastien Proulx sera leader parlementaire, un rôle important au sein d'un parti. M. Proulx a déjà occupé cette fonction lorsqu'il était député de l'Action démocratique de Québec sous la gouverne de Mario Dumont.

Il est considéré comme un aspirant potentiel à la direction du PLQ. Or, un poste comme celui de leader parlementaire implique d'observer un devoir de réserve dans le cadre d'une campagne à la direction.

Pierre Arcand a justifié sa décision en disant que M. Proulx a de l'expérience et que « tout le monde reconnaît qu'il a son talent parlementaire ». Il lui a demandé s'il a l'intention de briguer la direction du PLQ. « Il m'a dit qu'il ne le savait pas », a-t-il précisé lors d'une mêlée de presse.

Il ne voit pas en quoi M. Proulx jouirait d'un avantage par rapport à d'autres. « Il n'y a pas de course actuellement. La journée où on sera en course, on se posera véritablement la question. Et j'aurai l'occasion d'en discuter avec le caucus. »

Devant les médias, Sébastien Proulx n'a pas fermé la porte à se lancer dans une course pour succéder à M. Couillard. « Cette décision-là n'est pas prise », a-t-il répondu.

Questionné sur un avantage indu qu'il pourrait bénéficier par rapport à d'autres, il a cherché à relativiser l'ampleur de ses nouvelles fonctions. « Le leader parlementaire, c'est vrai que c'est une personne qui est active dans le cadre des travaux parlementaires, mais ce n'est pas (celle) qui pose toutes les questions à l'Assemblée nationale. Ce n'est pas la personne qui est responsable de l'ensemble des dossiers à l'Assemblée nationale non plus », a-t-il dit.

Il reconnaît que, « bien entendu, les officiers (comme un leader parlementaire, NDLR), ne sont pas actifs dans une course le jour où il y a une course ». Et « le jour où il y aura des règles pour tout le monde, les gens auront bien entendu l'ensemble des éléments nécessaires pour prendre une décision, et oui je vais me gouverner en conséquence si je devais me gouverner en conséquence ». Ses propos laissent entendre qu'il se retirerait de ses fonctions de leader s'il déposait sa candidature à la direction du PLQ.

Or, avant le lancement d'une campagne à la direction et de la période de mise en candidature par les autorités du parti, il y a toujours une course officieuse : les aspirants travaillent en coulisses. M. Proulx a laissé entendre que, s'il avait l'intention de devenir chef, il n'aurait à se retirer que lorsqu'un calendrier officiel sera rendu public par les autorités du PLQ. Il prendrait une décision sur son avenir « lorsqu'il y aura des règles mises de l'avant par le parti », a-t-il souligné.

Pierre Arcand voit les choses de la même façon. Quand la campagne sera lancée, il aura un entretien à l'interne au sujet de l'impartialité des officiers. « Je vais en discuter avec le caucus la journée qu'il y aura vraiment des dates précises qui seront mentionnées. (...) À partir du moment où on dit qu'il y a un congrès au leadership telle date, à ce moment-là, pour moi, la course commence. »

Il entend veiller à qu'aucun avantage ne soit octroyé à quiconque. « Les précautions, c'est bien sûr que je vais être présent chaque fois qu'on va discuter de qui va prendre la parole par rapport à quoi.  Quand on va faire la sélection du cabinet fantôme, on va faire attention à ça. Mais il ne faut pas non plus s'empêcher d'opérer », a-t-il soutenu. 

En formant un cabinet fantôme, un chef de l'opposition désigne ceux qui seront les vis-à-vis de chacun des ministres d'un gouvernement, que l'on appelle communément les critiques ou encore les porte-parole de l'opposition.

De son côté, Pierre Moreau, défait le 1er octobre, n'exclut pas lui non plus de briguer la direction du parti et il ne voit aucun problème à ce que Sébastien Proulx soit à la fois leader parlementaire libéral et candidat possible à la succession de M. Couillard.

Par ailleurs, un porte-parole du PLQ, Maxime Roy, a précisé que la constitution du parti et son règlement général n'empêchent en rien un leader parlementaire ou tout autre officier de se porter candidat. Les autorités du parti pourraient toutefois éventuellement fixer d'autres règles du jeu.