Au lendemain d'une récolte historique de 10 sièges aux élections générales, Québec solidaire continue de bomber le torse.

Et bien qu'elle ait fait élire 22 députés de moins que le Parti libéral, la formation de gauche estime que c'est elle qui formera la «véritable opposition officielle» à l'Assemblée nationale.

«Nous serons de toutes les batailles pour protéger l'environnement, les services publics, l'accueil des gens qui choisissent de vivre au Québec», a énuméré Manon Massé, co-porte-parole solidaire, dans un point de presse ce mardi après-midi.

Mme Massé voit dans le nouveau gouvernement caquiste et l'opposition libérale des programmes «interchangeables», notamment sur le plan de l'exploitation des hydrocarbures.

«Il faut que le pétrole du Québec reste dans le sol», a résumé l'autre co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois.

Cet enjeu fait d'ailleurs partie des deux sujets prioritaires sur lesquels QS compte talonner la CAQ - l'autre étant le troisième lien entre Québec et sa rive sud.

«Sol Zanetti et Catherine Dorion ont fait campagne en s'opposant à ce projet, ils ont reçu le mandat de sa battre contre le troisième lien», a fait valoir M. Nadeau-Dubois.

Distance du PQ

Questionnés à savoir s'ils tendaient la main aux souverainistes déçus par la performance du Parti québécois, Mme Massé et M. Nadeau-Dubois ont simplement répété qu'ils tendaient la main «à tous les partis, à toutes les personnes qui veulent sortir du statu quo».

Puis, invité à commenter le fait que le total des votes du PQ et de QS était essentiellement resté le même aux élections de 2014 et de 2018, Gabriel Nadeau-Dubois a durci le ton : il ne faut pas voir les deux partis comme des «vases communicants».

«Nous ne sommes pas une sous-catégorie du PQ. Il n'y a pas de guerre fratricide, car nous ne sommes pas des partis frères. QS ne doit plus être considéré comme un cousin énervant du PQ», a-t-il insisté.

«Nous ne sommes pas un caillou dans le soulier du PQ ni des brebis égarées qui allons revenir au bercail. Ça fait des années qu'on le répète et on en a fait la démonstration dans l'urne.»

«Il faut tourner cette page, changer le cadre d'analyse. Nous sommes un nouveau mouvement politique, nous apportons une offre différente», a-t-il conclu à ce sujet.

Mode de scrutin

Comme elle l'avait fait la veille, Manon Massé a rappelé que dès sa première conversation avec François Legault après que la CAQ eut été portée au pouvoir, elle a rappelé au nouveau premier ministre son engagement à changer le mode de scrutin actuel pour embrasser la proportionnelle.

«M. Legault a réitéré que ça faisait partie de son plan, et il sait très bien qu'on ne va pas le lâcher avec ça», a dit Mme Massé. «Je vais m'en assurer personnellement», a-t-elle renchéri.

À la lumière des élections tenues lundi, et compte tenu du système parlementaire en vigueur, Québec solidaire a obtenu 16 % des voix, mais n'en retire que 10 des 125 sièges de l'Assemblée nationale (8 %). À l'inverse, la CAQ a obtenu 59 % des sièges (74 sur 125) en ne récoltant que 37 % des votes des électeurs.

«2018 sera la dernière élection menée avec le mode de scrutin actuel», a assuré Mme Massé.