Le gouvernement du Québec a lancé vendredi matin son nouveau plan d'action pour lutter contre la violence conjugale, qui prévoit notamment des fonds pour les maisons d'hébergement qui accueillent les victimes, ainsi que pour accélérer la cadence du traitement de ces cas de violence devant les tribunaux.

L'annonce a été faite vendredi matin à Montréal par la ministre de la Condition féminine, Hélène David, et la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.

Le plan est assorti d'un financement de quelque 600 millions sur cinq ans, des sommes déjà annoncées dans le budget de mars dernier, mais qui sont désormais détaillées.

La majorité de l'argent sera consacré à poursuivre le financement de mesures déjà en place, comme une ligne d'écoute confidentielle.

Le gouvernement a toutefois annoncé une série de 56 nouvelles mesures, auxquelles il accorde 86 millions afin de les réaliser.

Cet argent servira entre autres à engager quelque 20 nouveaux procureurs de la Couronne pour s'ajouter à ceux qui constituent déjà une équipe spécialisée en violence conjugale. L'idée est de faire cheminer les dossiers plus rapidement, avec plus de bras.

Les maisons d'hébergement reçoivent une bonne part du gâteau des nouvelles mesures, avec 57 millions sur 86, et la poursuite du financement déjà fourni, à hauteur de 390 millions sur cinq ans. Un pas dans la bonne direction, certes, mais les sommes ne comblent malheureusement pas les besoins, selon les responsables de ces refuges, présentes à l'annonce.

Les mesures visent aussi à permettre aux maisons d'hébergement - celles d'urgence comme celles de moyenne durée - de répondre aux réalités plus complexes des victimes: les minorités sexuelles, les femmes isolées géographiquement et celles qui sont handicapées.

Le plan parle aussi de prévention et de détection de la violence et des relations malsaines, notamment chez les jeunes. Les adultes de 18 à 29 ans affichent des taux de victimisation largement supérieurs à ceux des autres groupes d'âge, souligne le gouvernement.