La Coalition avenir Québec (CAQ) vise à faire une démonstration de force avec son congrès de la fin de semaine à Lévis. Souvent accusé de ne pas avoir d'équipe, François Legault restera, mais il présentera les quelque 80 candidats qui ont été choisis par son parti jusqu'ici, en prévision des élections générales du 1er octobre prochain.

Et pour appuyer cette stratégie, il a annoncé deux nouveaux candidats au profil économique : Stéphane Le Bouyonnec, qui veut se faire réélire dans La Prairie, et Nadine Girault, ancienne gestionnaire du Fonds de solidarité FTQ, qui sera candidate dans la circonscription de Bertrand.

M. Le Bouyonnec était déjà dans l'antichambre de la politique dans les années 80, proche du chef péquiste Pierre Marc Johnson ; il était le conjoint d'Isabelle Courville, alors présidente des jeunes du Parti québécois. Dans les années 90, l'homme d'affaires avait fait les manchettes pour la perte de 12 millions dans Métaforia, projet financé par la Société générale de financement. Membre fondateur de l'Action démocratique du Québec, avec Mario Dumont, il avait travaillé pour le Oui au référendum de 1995. Élu député de la CAQ en 2012, il a été défait, dans La Prairie, en 2014.

Nadine Girault avait perdu son emploi au Fonds de solidarité lors de la réorganisation de 2014. Elle travaille depuis comme « consultante » en matière de développement des affaires. D'origine haïtienne, proche de la ministre libérale Dominique Anglade, elle avait été nommée en 2014 au conseil d'administration d'Investissement Québec, poste qu'elle a quitté vendredi.

Avant le Fonds de solidarité, Mme Girault avait occupé des postes de direction notamment à la Banque Royale, chez BMO Groupe financier, chez Desjardins Sécurité financière, à Toronto, et chez Groupe Boutique Jacob.

Legault discret

Les organisateurs ont clairement fait le choix de mettre de côté François Legault pendant ces assises qui doivent réunir plus de 800 personnes. Le chef du parti doit prendre la parole demain seulement, et, selon l'horaire distribué par la CAQ, son allocution durera 15 minutes.

Les positions du parti sur la santé, l'immigration et l'éducation ont déjà fait l'objet d'annonces ou de fuites. Les délégués auront à se prononcer sur une vingtaine de résolutions qui ont déjà fait consensus au parti.

Sous un gouvernement de la CAQ, les hausses de taxes, de tarifs ou de permis ne dépasseraient jamais le taux d'inflation. Revenu Québec devrait offrir aux contribuables un traitement plus « respectueux ».

Les libéraux avaient supprimé le poste de commissaire à la santé ; la CAQ proposait de le rétablir avant que le gouvernement Couillard ne revienne sur sa décision.

Le prochain patron de l'UPAC devrait être nommé aux deux tiers des voix à l'Assemblée nationale. Les contrôles de coûts des contrats devraient être renforcés. Les lanceurs d'alerte devraient être mieux protégés.

La CAQ préconise aussi un nouveau mécanisme « impartial » pour mettre les nominations gouvernementales à l'abri des interventions politiques. Les généreuses indemnités de départ et les primes au rendement des employés de l'État devraient être « limitées et encadrées ».

La CAQ s'engage aussi à lutter contre le crime organisé et l'évitement fiscal. Plusieurs résolutions visent aussi à améliorer la gestion des projets informatiques. On promet par ailleurs de ne plus décider uniquement en fonction du plus bas soumissionnaire ; des critères qualitatifs entreront en jeu.