Si elle se maintient toujours en tête des intentions de vote, la Coalition avenir Québec (CAQ) s'attend à ce que « ça se resserre au cours des prochains mois » avec les libéraux.

Jean-François Roberge, député caquiste de Chambly qui a été envoyé par son parti, jeudi, pour commenter entre autres les résultats du sondage Ipsos-La Presse, estime que ses adversaires « vont se ressaisir et qu'ils ne seront pas encore mauvais pendant cinq mois ».

« Je m'attends à ce que ça se resserre au cours des prochains mois. On a quand même des adversaires redoutables qui sont là depuis très longtemps. Le Parti libéral est un parti qui a de l'histoire, (...) ils vont se ressaisir, [mais] ça ne m'inquiète pas », a dit M. Roberge lors d'une mêlée de presse.

« J'ai du vécu, donc, dans une certaine mesure, c'est mon rôle de dire à tout le monde qu'il faut continuer à travailler fort, a pour sa part affirmé François Bonnardel, leader parlementaire caquiste. Je ne tiendrai jamais les libéraux pour battus, [ils] ont une base extrêmement solide. »

« Je pense [que la CAQ] a raison parce que je m'attends à ce que nous gagnions un gouvernement majoritaire », a ensuite répondu le ministre de la Santé Gaétan Barrette, prenant volontiers la balle au bond alors qu'il arrivait au caucus libéral.

Avantage CAQ

Dans le sondage Ipsos-La Presse publié jeudi, la CAQ se maintient toujours en première position des intentions de vote au Québec avec 35 %, ce qui représente un point de pourcentage de plus qu'en février dernier. Plus récemment, la maison de sondage Léger plaçait la formation politique de François Legault en baisse, tombant de 39 % jusqu'à 34 % en avril.

De son côté, le Parti libéral obtient 32 % des intentions de vote (une augmentation de 2 points depuis la dernière enquête, en février), alors que le Parti québécois glisse à 20 % (un recul de trois points). Québec solidaire, dont les trois sièges actuels sont situés à Montréal, récolte à nouveau 8 % des intentions de vote à l'échelle nationale.

« La situation de M. Legault est aussi bonne cinq mois avant les élections que celle de Denis Coderre cinq mois avant les élections à Montréal ou celle de Thomas Mulcair cinq mois avant l'élection à Ottawa. Ces deux personnages ont pris leur retraite politique, un fait de la radio et l'autre est retourné à l'université », a analysé jeudi le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.

« Je regarde ça et je me dis qu'il ne faut pas accorder trop d'importance à un sondage cinq mois avant l'élection », a-t-il poursuivi.

François Gendron, député péquiste d'Abitibi-Ouest et doyen de l'Assemblée nationale, explique une partie des difficultés du PQ en raison de la crise qui plombe le Bloc québécois à Ottawa.

« Il y a une corrélation entre la situation actuelle et les problèmes du Bloc. Nos frères de cause sont en difficulté, on va espérer qu'ils vont régler ça le plus vite possible », a-t-il dit.

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, dont l'appui stagne à l'échelle nationale, « il y a des circonscriptions précises où l'on va concentrer nos efforts et on est confiant de faire des gains. »

- Avec Martin Croteau, La Presse