Les activités de la Société québécoise des infrastructures (SQI) seront supervisées de plus près par les élus, a annoncé le gouvernement Couillard, lundi. Une annonce qui survient quelques mois après un rapport dévastateur de la vérificatrice générale sur la gestion de cette société d'État.

Le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, a présenté une batterie de mesures pour réaliser la « vision immobilière » du gouvernement. Québec se donne cinq ans pour augmenter le nombre d'espaces de bureau dont il est propriétaire. Et d'ici là, il veut serrer la bride à son bras immobilier.

Jusqu'ici, toutes les acquisitions et ventes immobilières de la SQI étaient approuvées par son président et par son conseil d'administration. Dorénavant, les transactions de plus de 10 millions nécessiteront le feu vert du ministère du Conseil du trésor. Celles qui dépassent 50 millions devront obtenir l'aval du conseil des ministres.

« Plus les projets sont importants, plus les projets sont soumis à des vérifications nombreuses », a résumé M. Arcand.

En novembre, la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc a conclu que la Société immobilière du Québec - renommée SQI depuis - a bafoué « les règles élémentaires de saine gestion et de prudence » en vendant des immeubles du gouvernement sous le gouvernement Charest.

Mme Leclerc s'est penchée sur la vente de trois immeubles et il a constaté que ces transactions étaient truffées d'irrégularités. Elle a calculé que les concessions financières faites aux acheteurs totalisent près de 60 millions.

Selon un reportage de l'émission Enquête, trois collecteurs de fonds du Parti libéral - Charles Rondeau, Franco Fava et William Bartlett - et l'ex-PDG de la SIQ, Marc André Fortier, se seraient partagé d'importantes sommes d'argent après ces transactions.

Québec entend lancer des poursuites pour récupérer les sommes dont l'État a été privé, a indiqué M. Arcand. Mais il faut d'abord que l'UPAC termine son enquête.

« On va attendre que l'enquête policière se fasse, a dit M. Arcand. Mais dès qu'on verra la possibilité de pouvoir intenter les recours nécessaires pour récupérer les sommes, on le fera à ce moment-là. »

Le gouvernement est actuellement propriétaire de 28 % des bureaux où travaillent ses employés. Québec veut faire passer cette proportion à 35 %.

M. Arcand souhaite aussi que des fonctionnaires qui travaillent au centre-ville de Montréal soient relocalisés vers l'est afin que Québec puisse profiter de loyers plus bas.